Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a dénoncé la remise d’un doctorat honoris causa de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar à l’ancienne ministre française Valérie Pécresse.
La députée des Yvelines (France), ancienne ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’Etat, puis de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, entre 2007 et 2012, a été faite Docteur honoris causa de l’UCAD. Elle a reçu la distinction, vendredi, à Dakar.
Selon le coordonnateur de la section SAES de Dakar, Yankhoba Seydi, Mme Pécresse a mené une réforme qui « a fini de clochardiser les enseignants » des universités françaises, quand elle était ministre de l’Enseignement supérieur.
Elle a réussi à « mettre à genou l’enseignement supérieur français », rapporte Le Soleil, citant M. Seydi.
« Valérie Pécresse a mené une réforme extrêmement controversée, qui a plongé les universités dans une ébullition jamais atteinte. Nos confrères de la France s’étaient élevés comme un seul homme pour la combattre », a soutenu ce délégué du SAES.
La décision de faire Mme Pécresse Docteur honoris causa de l’UCAD a été « approuvée par un décret présidentiel signé le 11 janvier 2011 », à la suite d’une proposition émanant de la Faculté des sciences économiques et de gestion de la même université, selon Le Soleil.
La cérémonie de remise de la distinction, initialement prévue dans le campus pédagogique de l’Université Cheikh Anta Diop, a finalement eu lieu dans un hôtel dakarois, en raison de la position du SAES.
Ce syndicat regroupant environ les trois quarts des enseignants des universités sénégalaises est à couteaux tirés avec le ministère de l’Enseignement supérieur, qui a lancé une réforme universitaire controversée.
Selon le SAES, cette réforme adoptée par l’Assemblée nationale en fin 2014 va restreindre l’autonomie et les prérogatives du personnel académique et favoriser l’immixtion du gouvernement dans le fonctionnement des universités.
Valérie Pécresse a dit pourquoi l’UCAD l’a distinguée. « Ce titre m’a été décerné pour mon rôle dans la réforme de l’Université française », a-t-elle affirmé.
« Je pense qu’il faut négocier, convaincre et favoriser le dialogue. Mais il faut aussi savoir de temps en temps tenir tête et faire face à certains corporatismes et conservatismes », a-t-elle commenté en recevant la distinction honorifique de l’UCAD.
Elle dit avoir « fait une réforme très difficile et très contestée » dans son pays.
Valérie Pécresse appelle aussi à ne « pas faire de la politique avec l’Université », recommande de « la prendre comme le bien commun d’un pays » et de la mettre hors des « petits débats » et des « clivages politiques ».
ESF, seneweb.com
La remise d'une distinction de type Docteur Honoris Causa est toujours mieux vue lorsque cela se passe à l'Université. Mais devant l'impossible, disons qu'elle n'est pas responsable. Les problèmes de l'université obligent. C'est en tout cas confus !
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Distinction à l'hôtel5