(APS) – L’Ecole polytechnique de Thiès entend faire des célébrations de son cinquantenaire une vitrine pour montrer au grand public une bonne partie de ses innovations destinées aux populations et qui restent jusque-là inconnues, a indiqué jeudi son directeur, Professeur Alassane Diène.
‘’Malheureusement, c’est ça le problème. Au niveau de l’enseignement, on fait des choses, [mais il faudra les] vulgariser, et je crois qu’on a un prétexte. Je crois que ce cinquantenaire va nous permettre aussi [d’avoir] une fenêtre pour montrer une bonne partie des innovations que l’école a eu à faire et qui peuvent toujours servir à la société, pour le bien-être de la population’’, a dit Alassane Diène à l’APS. Il s’agira aussi d’aller vers leur valorisation, a-t-il ajouté.
Le comité d’organisation de ces commémorations se réunit vendredi, pour planifier toutes les manifestations prévues dans le cadre de cette célébration, a annoncé le directeur de cet établissement créé en 1973 par le président Léopold Sédar Senghor, avec le parrainage de l’Ecole polytechnique de Montréal.
Au menu de ce cinquantenaire lancé officiellement le 27 janvier dernier par un symposium, il y aura des conférences, des journées portes ouvertes, des services à la communauté, a expliqué le Professeur Alassane Diène.
Il s’agira de faire connaître l’école aux populations et de leur faire savoir qu’elles peuvent s’adresser à l’EPT qui, ‘’dans la mesure du possible’’, trouvera des solutions à leurs difficultés.
Quand j’entends dire ‘’des chercheurs qui ne trouvent pas’’, [ou] ‘‘les Sénégalais ne sont même pas capables de fabriquer une aiguille’’, c’est méconnaître ce qui se passe dans nos institutions, a dit le responsable. ‘’Les gens cherchent, trouvent [et] font même des brevets. Le problème, c’est la vulgarisation’’, insiste-t-il.
Les brevets d’inventions sorties des ateliers de l’EPT ne manquent pas, a-t-il laissé entendre. Ils ont été élaborés sous la supervision d’un personnel aujourd’hui ‘’sénégalisé’’, alors que sa ‘’quasi-totalité’’ était à ses débuts composée de Canadiens.
Le professeur Diéne a cité au nombre des innovations enregistrées par l’EPT, la pompe à eau à double-effet, dont il a contribué à la conception et qui avait remporté, en 1994, le Grand prix du Chef de l’Etat pour l’innovation, à l’échelle régionale.
La fabrication d’une presse produisant des briquettes à base de litière de filaos, servant de combustible, fruit de la thèse d’une étudiante de l’école d’ingénieur, est sur la liste desdites réalisations, a-t-il poursuivi.
A cela s’ajoute un filtre à base de litière de filao, qui a fait récemment l’objet d’une thèse de la part d’un enseignant de l’EPT, et qui n’a pas non plus été vulgarisé. Un autre appareil qui a valu à l’EPT un prix de l’innovation, a été un four utilisant les déchets agricoles pour la fabrication de pain.
En plein pandémie de covid-19, une équipe de l’EPT avait mis au point un respirateur, pour pallier le déficit constaté d’appareils de ce genre. Aujourd’hui, le respirateur, attend, dans les ateliers de l’EPT d’être homologué, pour pouvoir être utilisé dans les structures de santé, selon le professeur Alassane Diène.
L’école a fabriqué, renseigne-t-il, un prototype de table de test utilisée en cardiologie, qui est aussi en attente d’homologation, après avoir été jugée fonctionnelle par un cardiologue.