Quitter son pays pour un autre en vue d’une vie meilleure est un phénomène qui date de plusieurs années mais qui perdure dans la société sénégalaise.
La population sénégalaise, en particulier les jeunes n’aspirent plus à rester dans leur pays, cette situation se comprend car réussir devient critique dans un pays classé parmi les moins avancés où l’IDH (indice de développement humain) est de 0,4. L’effectifs des migrants chez les jeunes de la tranche d’âge 20 et 30 ans représente selon le dernier recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (ANSD, RGPHAE 2013), la part la plus importante soit 16,6% entre 20 et 24 ans, 20,1% entre 25 et 29 ans.
Ce faisant, une analyse superficielle de ces chiffres ne permettrait pas de ressortir les causes intrinsèques de ces mouvements. De ce fait, beaucoup de facteurs justifient le départ et le souhait de départ des jeunes à l’étranger.
Du coté des étudiants et élèves faire les études à l’étranger dans les universités françaises, canadiennes ou américaines est synonyme de réussite avant même d’intégrer le monde de l’emploi. Ils font l’analyse que beaucoup de cadres du pays sont diplômés dans les universités étrangères et il existerait un complexe entre un chercheur d’emploi issu des universités du pays et ceux de l’étranger. Ces derniers sont parfois privilégiés même s’ils ont fait les mêmes études, ils trouvent facilement un emploi une fois de retour au pays.
En outre, les conditions auxquelles les étudiants sont confrontées dans les universités réduisent les chances de réussir : le manque de matériels pédagogiques, le surnombre dans les amphis, les grèves cycliques et surtout les longues études non professionnalisantes qui, à l’issue, imposent une nouvelle formation pour être opérationnelle.
C’est une situation récurrente qui motive les jeunes étudiants à aller vers l’étranger car ne trouvant pas les conditions pour réaliser leurs projets professionnels, ou s’accomplir personnellement.
Par ailleurs, les autres jeunes qui ne font pas d’études ou ne sont pas diplômés migrent vers les pays où ils espèrent trouver un mieux-être car c’est un véritable casse-tête de trouver un travail stable dans leur pays. Il serait important d’évoquer ici la « fuite des cerveaux » car pour eux la bonne vie s’acquiert à l’étranger et ils semblent prêts à tout pour partir, d’où le jargon de « Barça ou Barsax ». Pour rappel, cet phénomène a causé la mort de plusieurs centaines de jeunes qui tentaient de rejoindre l’Europe par les pirogues.
Il importe, plus que jamais, que les dirigeants pensent davantage à la situation et au devenir des jeunes par la création d’emploi et surtout par la reforme du système éducatif. Une telle démarche, si elle est accomplie de façon franche, pourrait permettre aux jeunes de trouver plus promptement un travail et de réaliser leurs projets tout en participant à la bonne marche de leur pays.