Les étudiants font face le plus souvent à des difficultés d’hébergement et de perception de bourse. Ceux-ci restent les problèmes primordiaux et universels notés dans toutes les Universités du Sénégal. Ainsi, ils lancent leurs cris de cœur en vue de mettre fin à ces contraintes qui s’opposent à leur « bien-être ».
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), ces problèmes sont plus visibles compte tenu du nombre exponentiel d’étudiants. De ce fait, ils réprimandent en chœur ces difficultés.
Retrouvé à l’Ucad II avec deux de ses amis, Aline Thiam étudiant à la Faseg affirme :
« L’Etat doit accélérer les travaux et augmenter les pavillons parce que nous avons de réels problèmes de logement ».
Son ami Alassane Ka est surtout préoccupé par l’obtention de bourse et il le fait savoir en ces termes :
« La manière d’octroyer les bourses est injuste. Je suis un nouveau bachelier admis au premier tour, en septième position sur la première liste d’orientation, j’ai codifié et jusqu’à présent je n’ai pas encore perçu de bourse. Je crains même ne pas l’obtenir cette année-ci, ce qui veut dire que je risque de ne pas continuer l’année ».
Mohamed tente de rapporter une réponse au problème de son ami Ka « cette année il y a une réforme et la sélection pour la perception de bourse se fera au niveau national. Sur 39 000 étudiants, seuls 11 016 ont été sélectionnés ».
Une information de taille qui risque de décourager les nouveaux bacheliers surtout cette étudiante à la fac Droit Aita Ndoye qui espérait pouvoir en bénéficier.
« J’ai travaillé dur pour venir dans cette université, obtenir une bourse pour être en mesure de satisfaire tous mes besoins et aider, d’une certaine manière, mes parents ; mais à ma grande surprise des amis qui sont dans le même cas que moi ont déjà perçu et moi non ».
Ibrahima Thiam, M2 à la Faseg, se convertie en sociologue et défenseurs des étudiants « cette année notre fac a 3000 étudiants et dans ce nombre y’a que 700 qui sont boursiers contrairement aux dernières années où nous avions plus de 1000 boursiers. Ces nouveaux bacheliers n’ont pas de chance pour en avoir et les conséquences sont fâcheuses. Imagine une fille qui n’a pas de bourse et qui n’a sur qui compter dans un concept où la vie est trop dure au Campus… ? »
Une question qui en soulèvera d’autres
A l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB), ces problèmes sont aussi notés. Thiam, étudiant en licence et président de l’amicale des ressortissants de Louga témoigne :
« Comme les autres universités nous rencontrons des problèmes de logement, surtout parce que nous n’avons que quatre pavillons de 200 chambres pour contenir 3 000 étudiants. Pour ce qui est des bourses, nous notons surtout des retards et omissions ».
Du coté de l’Université Gaston Berger (UGB), le constat est le même. A ce titre, Wally qui est étudiant en production animale nous avertit :
« Le campus a atteint son pic. Le nombre maximal que devait contenir une chambre n’est plus respecté. La chambre qui est faite pour accueillir 4, dont 2 par poche, se retrouve des fois avec 10 étudiants. Ce même problème est noté au sein des villages universitaires où ‘’l’université bat son plein’’, avec l’envahissement des étudiants qui louent des chambres à 20 000 fcfa voire 30 000 fcfa. Mais la difficulté de logement se remarque surtout chez les filles qui refusent d’héberger. Pour ce qui est de la bourse nous ne rencontrons pas de problèmes, ils paient pile à la fin du mois ».
En définitive, la bourse et le logement sont fondamentaux dans la vie de l’étudiant parce qu’ils l’aideraient à mieux se concentrer, à subvenir à tous ses besoins et à se familiariser davantage avec les autres étudiants. Certains quittent des localités très éloignées pour assister à des cours. Ainsi, pour loger au campus, il y a des critères à remplir. Il importe de revoir les conditions d’hébergement, de se baser sur les fiches de renseignement parce qu’il doit y avoir des quotas en faveur des cas sociaux et des étudiants qui n’ont pas de parents là où ils sont orientés, ou encore de ceux qui habitent loin. Les autorités pourraient redresser la barre pour un climat favorable à la réussite des étudiants qui, après tout, ne demandent qu’à étudier.