Condamné à 6 ans de prison ferme par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), le verdict du procès de Karim Wade est largement commenté par les quotidiens sénégalais. Karim Wade, fils de l’ancien Président de la république du Sénégal Abdoulaye Wade en l’occurrence, et ministre « de la Terre et du Ciel» pour certains sénégalais, était poursuivi pour enrichissement illicite portant sur plusieurs milliards de nos francs. Il est à noter aussi qu’à la veille de ce verdict, Karim a été intronisé candidat pour la prochaine élection présidentielle par le parti démocratique sénégalais (PDS).
Les activités de bon nombre de sénégalais ont tourné au ralenti en ce jour du procès, le lundi 23 mars 2015, paralysant à bien des égards quelques pans de l’économie sénégalaise, notamment chez ceux qui craignaient ‘un embrasement de la capitale ». Certaines artères du centre-ville ont été barricadées et des dispositifs importants ont été pris en vue d’assurer la sécurité et donc de veiller à la bonne conduite des partisans, car, le pays a été menacé de représailles venant des partisans du PDS. Ainsi, en cette matinée du mardi 24 mars, presque tous les journaux ont porté à leur Une ce verdict historique.
A L’Observateur de titré « Ce qui reste de Karim » pour mettre à nu le patrimoine de celui-ci après le procès ;
Le Quotidien signale que « La CREI Élit Karim pour 6 ans » et parle de la condamnation du candidat du PDS ;
Libération l’appuie en disant qu’après ce verdict « Karim sortira de prison en 2019 » ;
Le Soleil titre « Karim Wade écope 6 ans ferme et 138 milliards de Fcfa d’amende » ;
Selon L’AS « Le monde s’effondre sur Karim » ;
La Tribune le rejoint « Karim s’effondre Wade engage la Bataille » suite à la peine qui lui a été affligée ;
Le Populaire évoque « La CREI étale Karim, Wade perd son combat » ;
Pour Rewmi Quotidien, « La CREI Brise Karim » ;
Walfadjiri se demande « Et après… » ;
L’Enquête et Le Témoin de répondre respectivement « La chute du candidat » et « La Déchéance » ;
Tout compte fait, ces différents quotidiens parlent de bout en bout de ce verdict qui a connu enfin son épilogue. Mais au-delà d’une volonté de vendre en employer de gros titre pour un procès qui aurait paru très normal dans une démocratie qui se respecte, il convient de relever l’ivresse de politique dont la presse nationale fait montre. A défaut de pouvoir s’en abstenir face à un contexte social qui exige d’adresser d’une autre manière les problèmes des quotidiens, on pourrait au moins envisager d’autres sujets non moins primordiaux et d’y consacrer autant d’efforts. Ce serait une grosse erreur de penser que les sénégalais n’en raffolent pas tout autant. C’est plutôt peut-être simplement parce qu’on ne leur en présente pas suffisamment, ou du moins d’aussi bonne manière.