La météorologie spatiale est longtemps restée difficile à prévoir. Elle dépend notamment d’éruptions solaires qui semblaient jusqu’ici se produire un peu au petit bonheur la chance. Mais des astronomes viennent de faire, en la matière, une découverte qui pourrait tout changer.
Les astronomes parlent de météorologie spatiale pour désigner des processus qui affectent l’espace et surtout, les activités humaines sur et autour de notre Terre. Ces processus se jouent sur notre Soleil. Il émet en effet toutes sortes de particules chargées et de radiations qui interagissent avec le champ électromagnétique de notre Planète. Elles peuvent ainsi donner naissance à des aurores boréales, mais aussi, perturber le fonctionnement de nos technologies.
Des scintillements qui annoncent les éruptions solaires
D’où l’importance de réussir à prévoir cette météo spatiale. À prévoir, par exemple, quand surviendra une éruption solaire qui enverra une rafale de particules chargées vers nous. Et grâce à des données collectées par l’observatoire de la dynamique solaire – ou Solar Dynamics Observatory (SDO) – de la Nasa, des chercheurs de Predictive Sciences Inc. (États-Unis) ont aujourd’hui identifié des structures en forme d’arche – qu’ils nomment « boucles coronales » – et qui vacillent dans l’atmosphère – que les astronomes appellent la couronne – de notre Soleil comme pour signaler que celui-ci est sur le point de déclencher une éruption d’ampleur.
Dans les Astrophysical Journal Letters, les chercheurs précisent qu’ils ont vu la lumière ultraviolette extrême émise par ces boucles coronales varier dans les quelques heures précédant une éruption solaire. De quoi signaler une éruption à venir 2 à 6 heures à l’avance et avec une précision de 60 à 80 %. Le scintillement de ces boucles semble même atteindre un pic plus tôt lorsque l’éruption est forte. Mais davantage de données seront nécessaires pour le confirmer.
Une révolution pour la météorologie spatiale
Quoi qu’il en soit, les scientifiques espèrent que leurs découvertes sur les boucles coronales pourront servir à protéger les astronautes, les engins spatiaux ou encore les réseaux électriques des radiations nocives qui accompagnent les éruptions solaires. Un système automatisé pourrait, par exemple, rechercher, dans les images de SDO, les changements de luminosité dans les boucles coronales et émettre des alertes. « Des travaux antérieurs d’autres chercheurs font état de mesures de prédiction intéressantes, souligne Vadim Uritsky du Goddard Space Flight Center de la Nasa, dans un communiqué. Nous pourrions nous appuyer sur cela et proposer un indicateur bien testé et, idéalement, plus simple, prêt à passer de la recherche à l’exploitation ».