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Département de Géographie – LaBoGeHu : Réflexion autour des migrations internationales sénégalaises

Ce 13 juillet, le département de géographie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli une séance de restitution de travaux sur les migrations internationales sénégalaises. La salle qui porte le nom de l’illustre géographe, le Professeur Cheikh Ba a été le théâtre d’un cadre d’échange et de discussions sur les travaux de deux chercheures de nationalité américaine et argentine. Il s’agit en l’occurrence de l’étudiante en sciences politiques, Mlle Collen Moser, qui dans le cadre du programme Fulbright a travaillé sur « Impact des programmes de codéveloppement sur les communautés rurales d’origine au Sénégal : études de cas sur la vallée du fleuve Sénégal » et du Dr  en sociologie, Gisele Kleidermacher  qui a fait une étude sur « les migrants sénégalais en Argentine ».

Ce cadre d’échange est marqué par la présence de la haute autorité du département de géographie, le Professeur Papa Sakho, de Mme Pouye, enseignant-chercheur et spécialiste de géographie des transports, de M. Timéra, enseignant-chercheur, spécialiste des questions didactiques de la géographie, et du professeur Amadou Tahirou Diaw, spécialiste en cartographie, qui par ailleurs a assuré le rôle de modérateur. Cette rencontre scientifique a également enregistré la présence des doctorants du Laboratoire de la Géographie Humaine (LaBoGeHu) inscrits à l’école doctorale Ethos.

Prenant la parole, le chef de département, M. Papa Sakho a rappelé le contexte dans lequel ces travaux ont été produits. En ce sens, il a indiqué que c’est le dans le cadre d’une collaboration extérieure et d’une coopération qui se développe autour d’un axe de recherche sur les migrations sénégalaises en Argentine que ces études ont été réalisées. Par ailleurs, il a souligné toute l’importance de ces échanges tout en affirmant la venue prochaine d’autres étudiants et chercheurs venant de l’Amérique latine et d’universités différentes.

« Impact des programmes de codéveloppement sur les communautés rurales d’origine au Sénégal : études de cas sur la vallée du fleuve Sénégal « 

Dès l’entame de son propos, la chercheure Collen Moser est revenue sur les différents aspects et les conditions dans lesquelles cette recherche a été menée cette étude au niveau de la vallée du fleuve Sénégal précisément dans les régions de Tambaconda (Yaféra et Gabou) et de Matam (Ndouloumadji dembé et Dougue Rindia). A l’en croire la chercheuse, le contexte migratoire est relatif à la longue histoire de migration dans la vallée du fleuve Sénégal surtout vers la France. Ce phénomène de son avis constitue un soutien aussi bien pour les familles que pour les communautés rurales d’origine. Revenant sur l’histoire des politiques migratoires, elle n’a pas par ailleurs manqué de rappeler les phases de durcissement des politiques migratoires de la France notamment dans les années 1970 et 1980. Ainsi, analysant l’influence de telles politiques étrangères sur la migration, elle a relevé un profond désaccord de la part de la population enquêtée. En effet, au moment où certains affirment un effet induit par les politiques migratoires sur la fréquence, les lieux de destination, etc. D’autres estiment qu’il n’existe pas d’effet, car « les jeunes veulent toujours partir, rien ne peut les en empêcher ».

A la suite de ce brillant exposé, le Professeur, M. Diaw, a pris la parole pour procéder à une brève synthèse. Par ailleurs, il a donné la parole à l’assistance afin de camper le débat autour de cette problématique. Les intervenants n’ont pas manqué de revenir sur certains aspects de l’étude. Il a été l’occasion pour Mme Pouye  de proposer à la chercheure d’élargir la zone de recherche afin de pouvoir mener une étude comparative avec d’autres communautés rurales qui ont une culture migratoire différente. Suite à cette discussion riche d’enseignement, la parole a été donnée au Dr Gisele Kleidermarcher pour présenter son étude sur « les migrants sénégalais en Argentine ».

La vie des migrants sénégalais en Argentine

L’occasion a été saisie par la chercheure pour revenir sur les grands traits de son étude à travers sa présentation. En effet, ce qui frappe en premier, c’est le nombre de migrants sénégalais vivant en Argentine. Cette faible population trouve une explication sur les politiques migratoires en Argentine, mais aussi les barrières à la fois linguistique et culturelle qui existent entre les deux pays. En effet, son étude qui a porté sur 278 répartis s’est déroulée entre 2015-2016. A L’opposé de la première présentation, cette étude a porté sur les migrants qui se trouvent en Argentine. Elle s’est intéressée à la répartition des migrants par genre, par ethnie, mais aussi par confrérie religieuse. Il en est ressorti une prédominance des hommes qui totalisent 270 contre 8 de femmes. Un fait de l’étude qui mérite d’être soulevé est sans nul doute l’activité principale qu’exercent les migrants sénégalais en Argentine. Dans ce cadre, celle-ci a montré que 243 migrants pratiquent le commerce. L’intégration de cette communauté de l’avis de la chercheure passe aussi par leur participation au festival. En effet, elle estime que lors de ces cérémonies, les stands des sénégalais attirent énormément les communautés locales.

Cette présentation a laissé place aux discussions autour du thème. Cela a été l’occasion de revenir sur certains aspects de l’étude notamment sur les conditions de vie des migrants sénégalais et la communauté mouride qui exporte leur culture dans cette zone d’accueil. Ce moment de réflexion autour de la migration internationale a clôturé la séance de restitution des chercheures américaines. Somme toute, cette rencontre qui est la résultante d’une collaboration entre le département de géographie de l’UCAD et des réseaux scientifiques extérieurs a permis de soulever de nouvelles pistes de réflexion susceptibles d’intéresser les jeunes chercheurs.

Written by Mouhamadou

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