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Conseils pour réussir ses études supérieures jusqu’à la thèse

Ce qui suit s’adresse principalement à des étudiant(e)s de Sciences, mais la plus grande partie du message s’applique à tous les types d’études, à toutes les disciplines et à tous les établissements. Avec une légère adaptation, les conseils fournis peuvent même servir à un public plus jeune (lycéen(ne)es, scolaires…). Il s’agit bien sûr de conseils et non pas de recettes à appliquer bêtement.

1. « Le truc essentiel » : le plaisir

Faire des études supérieures, c’est un choix et un engagement, mais c’est surtout une grande jouissance. On y gagne à y être intellectuel(le), voire même à devenir intelligent(e) tout en prenant du plaisir à lire, à écrire, calculer. Découvrir les mécanismes qui régissent le monde, maitriser les ordinateurs, les modèles mathématiques, économiques ou biologiques sous-jacents, c’est jouissif car on est alors moins esclave de l’environnement, on découvre comment le monde fonctionne, ce qui fournit les outils pour s’y adapter ou le changer. Etudier, c’est ne plus vivre aveugle, bref, c’est le pied ! C’est ce qui doit motiver votre venue en fac. C’est ce qui vous permettra d’être en cours sans retard à 8 h du matin (même après avoir dansé jusqu’à 4 h). Mais le plaisir, ce n’est ni simple ni facile, quelque soit la discipline ou le (la) partenaire. Il faut faire des efforts et il faut de l’entrainement avant d’y accéder. Donc il y a un moment où il faut arrêter de jouer sur la console ou l’ordinateur, où il faut éteindre la télé, quitte à allumer la radio pour se sentir moins seul(e) et pourtravailler dans la joie, la souffrance, le froid, le chaud, mais travailler encore et encore pour progresser. Si votre objectif n’est pas de travailler beaucoup et d’y prendre beaucoup de plaisir, alors il vaut mieux ne pas venir à la fac.

2. Le détail de la méthode en 4 points

  1.  d’abord, il faut  COMPRENDRE  
  2.  ensuite, il faut  APPRENDRE  
  3.  puis il faut  S’ENTRAÎNER  
  4.  et enfin, il faut  RESTITUER  

3. Les explications

La première étape, c’est bien sûr de comprendre. Mais qu’est-ce que comprendre ? Comment savoir si on a compris ? La réponse est simple : on a compris si on sait séparer le conceptuel («à quoi ça sert ?») du technique («comment on le fait ?»). On a compris quand on peut restituer le titre des chapitres, les concepts fondamentaux. On a compris quand on sait où cela se situe dans la chaine des savoirs, quand on sait si c’est une notion simple ou facile, fondamentale ou annexe. Là, il y a une difficulté : certain(e)s enseignant(e)s ne sont pas au niveau, ils ne sont ni beaux ni sexy ni charismatiques, pire, certains sont même carrément mauvais. Qu’importe : il y a la bibliothèque, les cours en ligne, les [petit(e)s] copin(e)s qui savent et qui peuvent aider, les potes qui sont beaux et sexy et qui ont un peu de recul, les cours qu’on peut lire ensemble sur Wikipedia ou sur tout autre site sérieux (mais pas Facebook !). Si dans le cours il n’y a pas de bibliographie, il faut l’inventer. S’il n’y a pas d’exemples simplissimes, il faut les créer ou les trouver sur le Web. Bref, il faut être actif, active. Le plaisir, cela demande du mouvement, de l’action et comprendre est un plaisir intellectuel, donc…Dès lors, pourquoi apprendre puisqu’on a compris ? La réponse est simple : pour aller plus vite et pour prouver qu’on a compris. Si vous empruntez le téléphone portable d’un(e) copin(e), le plus rapide est de connaitre le numéro que vous voulez appeler. Sinon, il faut chercher dans l’annuaire de votre propre téléphone ou dans la liste des contacts. Bien sûr, il n’est pas fondamentalement obligatoire non plus de savoir combien font 7 fois 8. On peut toujours compter sur ses doigts, faire l’opération avec un papier et un crayon, utiliser son téléphone portable comme calculette, mais savoir que cela fait 56, c’est quand même plus rapide. Idem pour tout calcul un peu sophistiqué d’algèbre, d’analyse ou d’informatique. Idem pour les noms de fonction, la syntaxe des instructions en programmation. Comment apprendre ? En récrivant les cours, en les lisant à haute voix, en se faisant la lecture l’un à l’autre (y compris au lit ou sur un canapé…). Lire un autre cours que celui du prof facilite l’apprentissage : on y voit au passage ce qui se ressemble, ce qui diffère… En résumé, pour apprendre, il faut LIRE beaucoup.S’il suffisait d’avoir compris les lois de la physique pour faire de la planche à roulettes ou de la planche à voiles, la vie serait vraiment simple et facile. Mais ce n’est pas le cas. C’est pourquoi il faut s’entraîner, essayer, recommencer, essayer encore et encore. Si vous avez déjà joué à des jeux vidéos en ligne, vous le savez : il faut des heures et des heures de pratique avant de réussir. Si vous avez déjà pratiqué un instrument de musique, c’est la même chose : il faut y passer des heures pour progresser. Au passage, un peu de par coeur ne fait pas de mal : cela rassure que de connaitre le vocabulaire, de savoir sans effort refaire les exercices élémentaires. Mieux : cela fournit une certaine assurance, cela peut même dans certains cas impressionner les filles (les garçons)… Apprendre, c’est intérioriser, s’approprier «la bête», c’est partager le monde de ceux qui font/vivent/enseignent/participent à la discipline, c’est avoir déjà un peu du sujet d’examen en tête… Comment s’entrainer ? En faisant plusieurs fois de suite les mêmes exercices [corrigés]. Du coup, on est en confiance, car on est à l’aise, on les a déjà faits. Et les mécanismes intellectuels s’installent par la répétition et le plaisir de faire et de refaire, cela vous rappelle quelque chose ?Et justement, puisqu’on est dans un système à évaluation, après avoir compris et appris, il faut prouver que l’on comprend, que l’on sait. D’où l’art derestituer les connaissances, les compétences. Restitution d’autant plus facile qu’on maitrise le vocabulaire, les mots du domaine puisqu’on les a appris, d’autant plus élémentaire à démontrer puisqu’on a sous le coude les exemples par coeur. Comment restituer ? En reprenant les mots du prof, en reprenant les mots des autres profs (vus dans les livres, les pages Web), en essayant de reproduire les discours et théories, avec le même vocabulaire, la même syntaxe, la même sémantique. Oui, on s’éloigne du registre de la langue commune mais on y gagne en épaisseur intellectuelle. On peut même s’amuser à parodier les cours, cela fait toujours du bien de rire, de jouer à employer les mots du méta-langage, les mots de plus de trois syllabes… Et qui sait, on arrivera peut-être à épater ses parents, à gagner le respect de ses frères et soeurs à parler ainsi, surtout si on rajoute une ou deux blagues au passage. On y gagne donc aussi une épaisseur sociale, familiale, humaine…

4. Les astuces de l’expert

Pour bien profiter de la vie étudiante (sexe, boisson, danse, sortie…) il faut s’organiser. Pour bien travailler, aussi. On ne réussit pas à relire un cours pendant une heure le ventre vide ou en regrettant de ne pas être en boite avec les autres. Donc il faut aménager son temps, choisir les heures où l’on sort et celles où l’on travaille, se réserver des heures pour lire. Vous pouvez diminuer votre temps de sommeil, donc (mais pas le temps passé au lit, si vous m’avez bien compris). Une règle implicite du supérieur est celle du 1 pour 4 : pour 4 heures en cours à la fac, 1 heure de travail à la maison. Faites le compte, vous devriez en déduire quels soirs il faut travailler de 21 h à 23 h avant de passer à autre chose, sommeil inclus. Vous en déduirez aussi que le samedi et le dimanche ne sont plus des temps de repos, mais des périodes où on travaille encore un peu, moins, certes, mais encore un peu, car étudiant, intellectuel, c’est un état d’esprit. En dessous de ces heures en 1 pour 4, vous ne pouvez pas prétendre à plus de 6 sur 20 de moyenne, sauf si vous êtes un(e) génie. Mais alors vous ne liriez pas ces pages…info.univ-angers.fr

Written by Assane Ngom

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