Concours ENA 2024 Culture générale Cycle A – proposition de correction
Introduction
Le nationalisme et le multilatéralisme apparaissent souvent comme deux forces opposées dans les relations internationales. D’un côté, le nationalisme met en avant la souveraineté et l’intérêt national, tandis que le multilatéralisme repose sur la coopération internationale et la gestion collective des enjeux mondiaux. Depuis quelques années, la montée du nationalisme dans les pays développés – illustrée par des politiques protectionnistes, le repli identitaire et la remise en cause des institutions internationales – soulève des interrogations sur l’avenir du multilatéralisme. Ainsi, on peut se demander si cette montée du nationalisme constitue une menace pour le multilatéralisme ou si les deux concepts peuvent coexister.
I. Le nationalisme, un frein au multilatéralisme
- La remise en cause des institutions internationales
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- Des pays comme les États-Unis sous l’administration Trump ont affiché une méfiance envers les organisations internationales (ONU, OMC, OMS…).
- Le Brexit illustre également une volonté de reprendre le contrôle sur les décisions politiques et économiques nationales.
- Le protectionnisme économique et le rejet des accords internationaux
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- La montée des politiques protectionnistes nuit aux traités commerciaux (exemple : tensions entre la Chine et les États-Unis).
- Le refus de certains accords (Accord de Paris sur le climat, accords migratoires) montre une résistance à la coopération mondiale.
- Le repli identitaire et les tensions diplomatiques
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- La montée des partis nationalistes en Europe et en Amérique du Nord favorise des politiques d’immigration restrictives.
- L’unilatéralisme grandissant rend la coopération diplomatique plus difficile (exemple : guerre commerciale, tensions géopolitiques).
II. Un nationalisme compatible avec le multilatéralisme ?
- Un nationalisme modéré, moteur du multilatéralisme
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- Certains pays, bien que nationalistes, participent activement aux négociations internationales (exemple : la France et l’UE).
- La défense des intérêts nationaux peut aussi inciter à une meilleure gestion des ressources et à un multilatéralisme pragmatique.
- Le multilatéralisme face aux enjeux mondiaux incontournables
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- Le climat, les pandémies et la sécurité mondiale nécessitent des solutions collectives.
- Même les pays nationalistes doivent coopérer face à des menaces globales (exemple : gestion de la COVID-19, accords énergétiques).
- Des institutions en mutation pour s’adapter au nationalisme
- L’OMC, l’ONU ou encore l’UE tentent d’adapter leurs mécanismes pour intégrer les revendications souverainistes.
- De nouvelles formes de coopération bilatérale émergent (exemple : accords régionaux renforcés).
Conclusion
Si la montée du nationalisme dans les pays développés remet en cause certains principes du multilatéralisme, elle ne signe pas nécessairement sa fin. Les défis globaux imposent une certaine interdépendance, et le multilatéralisme peut évoluer pour prendre en compte les revendications nationalistes. Plutôt qu’une opposition frontale, l’avenir semble tendre vers un équilibre entre souveraineté nationale et coopération internationale.