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« Vivre avec soi » de Monsieur Ibrahima Nima SEYDI de l’UASZ

Vivre avec soi

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En deuxième année de Master en Droit privé à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) Ibrahima Nima SEYDI est également vacataire chargé d’enseignement au Département
des Sciences Juridiques. Jeune passionné d’écriture, il a bien voulu partagé avec le Journal Universitaire une communication intitulée « Vivre avec soi » que nous vous proposons de découvrir ci-dessous. Une manière pour lui de démontrer l’importance de la confiance en soi  pour tout un chacun.

 

Selon le principe fondamental et universel qui gouverne les relations individuelles, les « Hommes naissent libres et égaux ». En partant de ce principe et de la nature humaine, les individus sont tous au même pied, à la naissance et même durant toute leur existence.

Pourquoi, alors certains sont riches et d’autres pauvres ? qu’est-ce qui fait que les uns sont charismatiques, éloquents, impressionnants dans leurs domaines d’activités alors que d’autres ne le sont, ou du moins, moyennement ? Pourquoi certains parviennent toujours à surmonter les épreuves les plus pénibles de la vie tandis que d’autres succombent dans ces mêmes épreuves ?

Certains me répondront par ce que chacun suit son destin et il ne pouvait en être autrement. Ils n’auront pas tort.

Cependant, conscients ou non des choses qui se passent au tour de nous, il faut comprendre que dans cette classification binaire des individus, que rien ne vient au hasard.

Si les uns peinent à se réconcilier avec eux-mêmes, à découvrir leurs puissances internes, les autres n’ont fait que réveiller le génie qui se cache en eux par une touche magique.

Par ailleurs, la clé de cette touche magique n’est que le « vivre avec soi », objet de cet échange.

En effet, étymologiquement du latin vivere, « vivre » est un verbe du troisième groupe dans la conjugaison française. Il est défini par le Grand Robert comme le fait « d’être en vie ; d’exister ». Or, « soi » est un pronom personnel en fonction d’attribut du verbe vivre.

Prise conjointement, l’expression « vivre avec soi » peut se comprendre comme la reconnaissance d’être soi-même. Autrement, la compréhension de sa propre réalité afin de prendre son destin en main.

En outre, un ensemble de questionnements peut ressortir de cette étude. Mais, nous jugeons nécessaire de n’évoquer que certains points clés aidant à développer ou à découvrir la puissance qui se trouve en chacun de nous afin de pouvoir l’utiliser.

Dès lors, il serait impératif de poser la question de savoir comment vivre avec soi ?

En conséquence, la réponse à cette question nous permettra de montrer la manière de se comporter pour rester en parfaite harmonie avec soi tout en marquant une ouverture au monde extérieur. La vie quotidienne fait de la confiance en soi une urgence afin de pouvoir prendre des décisions et d’établir des relations sincères et productives.

Etant étudiants, professionnels ou chômeur, chacun de nous aspire être une référence dans un domaine défini. Cet état de fait ne peut se réaliser sans une réelle maitrise de soi. Voilà toute l’importance de tenir une telle étude devant des étudiants que nous sommes, particulièrement nouveaux afin de prendre conscience du génie interne.

Ainsi, pour parvenir à une étude approfondie du thème, nous envisageons d’étudier en premier la confiance en soi (I) et en second la création de relations fécondes (II) en vue de vivre paisiblement avec soi.

  • La confiance en soi

Il serait d’une honnêteté particulière de reconnaitre que la confiance en soi nécessite un ensemble de pratiques que nous ne pouvons étudier de manière exhaustive. Une démarche sélective s’impose en mettant en exergue que certains points clés les plus partagées. Dès lors, la confiance en soi exige la prise de conscience de la puissance interne (A) pour pouvoir prendre des décisions idoines dans la vie (B).

  • La prise de conscience de la puissance interne

La confiance en soi implique, avant tout, la prise de conscience de la puissance interne qui se trouve en chacun de nous. Cette prise de conscience est d’une importance capitale d’autant plus qu’elle nous oblige à faire face à nous-même en se munissant de patience et de courage d’être disposé à apprendre à se connaître dans ses plus profonds abysses. Il s’agit là de répondre à la question de savoir « qui sommes-nous réellement ? »

En effet, nous arrivons à répondre à cette question qu’en prenant l’habitude au quotidien de consacrer un temps où il est possible d’être totalement présent et conscient du dialogue intérieur que nous entretenons avec nous-mêmes. Par cette attitude d’un sportif qui s’entraine au quotidien, nous parviendrons à faire de nos étincèles de véritables flammes. Difficile, mais pas impossible car c’est par la pratique quotidienne que nous parvenons à développer une concentration mentale stable et constante. Avec le temps, il sera plus facile de mieux contrôler nos pensées et notre dialogue intérieur.

En plus, notre vie ne doit être une projection de film entre le passé et le futur. Ce n’est parce qu’une telle action était malheureuse qu’elle sera ainsi dans l’avenir. Cette façon de penser n’est pas la réalité mais juste une représentation de celle-ci que nous nous faisons. La prise de conscience impose dès lors de vivre le quotidien par la création de notre réalité et qui est une action totalement indépendante et qui ne dépend de rien ni de personne d’autre. La seule chose qui rend une chose possible est que nous acceptions qu’elle la soit.

Partant, nous devenons maitres, non seulement de notre voix interne, mais aussi des actions que nous entreprenons en n’ayant peur de rien. Car, la seule chose dont on doit avoir peur dans la vie est la peur elle-même, dixit Franklin Roosevelt.

Par conséquent, en adoptant cette attitude d’Alpha, cet esprit gagnant, nous arriverons à chasser le sentiment de vide intérieur qui nous accable tous au cours de la vie et qui n’est pas souvent un long fleuve tranquille. Il s’agit là de bannir toutes choses qui nous permettent de nous déconnecter pour un court instant de la réalité que nous avons créée. Autrement, éviter de se dévaloriser, de se culpabiliser, de dire que c’est impossible dans les actions à entreprendre.

Après ce travail de confrontation avec soi, la prise de décision s’impose afin de pouvoir vivre harmonieusement avec soi.

  • A la prise de décision

Connaitre la puissance qui se cache en nous sans en user équivaut à ne pas en connaitre. La question ne doit pas être que nous savons quelque chose, mais que nous utilisons ce quelque chose dans notre vie de tous les jours. Après avoir découvert le génie, la magie qui se trouve en nous, il est question maintenant de prendre des décisions, de vraies et bonnes décisions par nous et pour nous-mêmes.

Comme j’ai l’habitude de le dire, décider c’est, à la fois franchir et s’affranchir. A la première, elle nous franchit d’une étape à une autre en n’étant plus dans cette situation d’indécision continuelle. A la deuxième, elle nous libère, elle nous rend libre par rapport à la prison de l’indécision. Il s’agit encore de bonnes décisions, celles qui nous font progresser.

Décider ne signifie pas énoncer une préférence, un souhait, une contrainte comme :
« J’aimerais avoir plus confiance en moi », « J’aimerais ceci… », « Je voudrais bien cela… »
« Si seulement…. », « Je dois faire ceci…. », « Il faut que j’arrête cela… ».

Il est indéniable qu’il y a des choses que nous avons besoin de changer dans notre vie, c’est le cas pour tout le monde. C’est de façon dont la vie est conçue.

Une vraie décision, comme nous l’avons précisé ci-haut, ne doit pas être une préférence ou un souhait mais, au contraire, quelque chose de ferme et qui ne peut, dans l’avenir, se passer autrement que comme nous l’avons décidé.

Prendre une vraie décision est un peu comme taper du poing sur la table et dire « c’est comme cela que je veux que les choses se passent et pas autrement »[1]. C’est encore comme ce nouvel étudiant qui dit au mois de janvier que: je validerai mon année universitaire et je passerai en licence 2. A quel prix ? Là, il faut laisser notre subconscient nous guider. Ne pas se laisser divertir par les moyens à employer. Mais de partir à pas « step by step ». Car, toute situation devient facile à l’instant.

Décider, c’est opérer un choix par nous, pour nous et, dès fois, contre nous afin d’obtenir un résultat. Notre rôle est de décider quelque chose et de garder bien cela présent dans notre esprit au quotidien, jusqu’au résultat final. Notre subconscient n’intervient que lorsque nous avons pris une décision ferme et précise afin d’atteindre un résultat ou un objectif précis. Il suffit juste de décider pour savoir que la puissance naturelle de la vie est à notre guise pour nous accompagner. Il y a une intelligence sans limite en nous. Une intelligence qui dépasse tout ce que nous pouvons ou ne pourrons jamais penser et cette intelligence est à notre service.

Nous sommes le capitaine de ce formidable vaisseau qu’est notre corps et pour nous aider à agir. <<Nous avons à notre disposition une armée de cellules qui peuvent nous aider à obtenir n’importe quel changement, même ce qui est au-delà de ce que nous croyons qu’il soit possible>>.
Et au-delà de cette intelligence qui est en nous que nous avons appelée puissance interne, l’experience de la vie est là pour nous aider également. C’est cette intelligence qui permet à toutes les choses d’interagir et de fonctionner ensemble.
Cette dernière crée des occasions, scénarios, des rencontres, des opportunités, des événements, des circonstances pour que les choses aillent dans un certain sens et ce sens c’est nous qui pouvons le définir en étant juste conscient que la vie est à notre service et qu’elle crée chaque jour les conditions propices à notre évolution personnelle et à l’atteinte de nos objectifs. Plus que nous sommes fermes dans nos objectifs, plus nous avons la chance de les atteindre.

Vivre avec soi ne doit être un repli radical, une ipséité ferme sur soi en ignorant catégoriquement tout ce qui se passe au tour de nous.

Il est aussi question de créer des relations externes fécondes pour faire la paix avec soi en restant soi-même.

  • La création de relations externes fécondes

La création de relations productives est subordonnée à la sincérité de la relation (A) permettant de tirer un profit du lien établi (A).

  • La sincérité de la relation avec l’autre

Une relation est, en principe, composée de trois éléments : l’un, l’autre et le lien qui unit l’un et l’autre.  Quel qu’en soit le domaine (étude, travail, famille etc.) une relation n’est féconde que lorsqu’elle est sincère. La relation sincère est, non seulement source d’une paix avec soi car nous permet d’éviter d’avoir une voix interne négative, mais aussi nous permet d’établir une confiance réciproque avec l’autre. Il s’agit particulièrement d’établir des liens avec des personnes ou choses qui nous encouragent, qui nous poussent à aller de l’avant pour atteindre nos objectifs les plus ambitieux, des personnes qui nous comprennent et nous aident à rester nous-mêmes.

En plus, la relation de sincérité prend son sens en présence d’éléments que nous pouvons attendre d’elle, telles qu’une information « parfaite » ou « complète », des orientations bénéfiques, des encouragements dont disposent ou fournis l’autre.

Elle impose non seulement d’être sincère avec soi mais aussi avec les autres dans tous les domaines de la vie. Le mensonge conduit non seulement aux conflits contre nous-mêmes, plus ou moins violents, à l’asservissement, mais il prive aussi l’auteur d’être effectivement aimé. Il est possible pour cette personne de faire aimer sa carapace, mais jamais son être véritable ne sera touché délicatement, cette lumière pour notre esprit et notre corps.

Il n’y a aucun inconvénient, à notre avis, d’être sincère avec nous-mêmes et vis-à-vis des autres. Entre humains sincères et intègres, il n’existe strictement que des avantages ! Ainsi, la solution est simple : assumons, vivons la Sincérité et l’Intégrité et soyons réalistes : apprenons à identifier les comportements faux, qui trichent avant tout avec nous-mêmes. Il est évident, simplement, que l’on ne peut pas traiter ni jouer avec des tricheurs, des personnes déloyales, manifestant une mauvaise foi incontestée.

Ces relations ne sont pas uniquement avec nos semblables. Méditer, prier, lire, écrire[2] etc. sont des formes de relations qui nous permettent de rester nous-mêmes et vivre avec soi dans un bonheur sans taille.

En effet, nos pensées font de nous ce que nous sommes, d’où l’importance d’y apporter l’attention nécessaire. Il existe plusieurs méthodes de tisser des relations externes, aussi nouvelles qu’élaborées : par la méditation (qu’elle soit ou non religieuse) ou même la lecture ou l’écriture, sont des méthodes toutes aussi efficaces les unes que les autres. Par ces rapports sincères avec l’autre, nous parvenons à créer une concentration, un ressourcement, le maintien de notre présence.

  • Le retrait d’un profit de la relation

La fécondité ou le caractère positif d’une relation n’est concevable que lorsque nous en tirons un profit. Il ne s’agit uniquement d’un profit pécuniaire mais toute sorte d’avantage nous permettant de vivre paisiblement avec nous-mêmes mais aussi avec les autres. Il peut s’agir des réconforts, des orientations dans notre domaine d’intervention etc. Ce retrait d’un profit de la relation externe détermine la cause même ou le pourquoi du lien. Autrement, nous devons savoir, à chaque fois, qu’est-ce que nous voulons sur chaque situation qui se présente. Il ne sera question d’entreprendre des rapports entre les individus sans savoir réellement ce que nous voulons. En s’intéressant des autres, ils s’intéressent à nous et par conséquent une relation interactive naisse et nous aide à sortir de notre carcan pour se retrouver dans une relation productive moralement, intellectuellement, socialement etc.

Seulement, il ne faut faire de ce profit de l’avantage à tirer du lien une dette dont on exigera le remboursement.

Dans cette perspective, nous devons savoir nos intérêts pour pouvoir être en phase avec nous-mêmes.

En somme, « Vivre avec soi-même, c’est non seulement avoir confiance en soi par l’identification de sa puissance interne afin de prendre de bonnes et vraies décisions mais aussi de s’ouvrir aux autres par la création de rapports féconds déterminés par la sincérité en vue de tirer un bonheur, un avantage pour soi ».

 

 

Ibrahima Nima SEYDI

Diplômé Master II Droit privé

UAS/Ziguinchor

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Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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