À l’université de Sheffield, ces jeunes devront répondre aux remarques considérées comme racistes et apprendre à leurs camarades à ne plus en proférer.
L’université de Sheffield va payer des étudiant·es 10 euros de l’heure pour en faire des «défenseurs de l’égalité raciale». Dans un communiqué, la direction de l’établissement précise que ces jeunes seront «formés à initier des conversations dans les résidences et sur le campus afin d’aider leurs camarades à comprendre le racisme et son impact».
Pendant ces formations, les étudiant·es apprendront à «remettre en cause les microagressions», un terme qui, pour l’université, recouvre les «commentaires ou actions subtiles mais offensantes, quoique souvent de façon non intentionnelle, dirigées contre les personnes noires, asiatiques ou issues d’autres minorités».
De deux à neuf heures par semaine
Les jeunes sélectionné·es pour ce rôle travailleront entre deux et neuf heures par semaine pour lutter contre les microagressions et «changer la façon dont les gens conçoivent le racisme.»
Selon la BBC, l’université a donné une liste d’exemples de microagressions, dans laquelle on trouve la question «d’où viens-tu vraiment?» posée aux personnes non blanches, ou encore le fait d’être «comparé à des célébrités noires qui ne me ressemblent pas.» Plus subtil, le commentaire «arrête de tout voir sous le prisme du racisme» est aussi considéré comme une microagression. Le vice-président de l’université a résumé: «Ces défenseurs [de l’égalité raciale] donneront à nos étudiants les outils nécessaires pour lutter contre les microagressions, dès à présent et à l’avenir.»
En 2018, plusieurs incidents racistes avaient été signalés à l’université, notamment des insultes venant d’un employé de sécurité et un lancé de banane sur un joueur noir pendant un match de hockey sur glace.
D’autres universités anglaises ont mis an place des formations similaires pour lutter contre le racisme, et la définition des microagressions a mené à plusieurs controverses. À Oxford, le bureau diversité de la fac a dû s’excuser après avoir diffusé une newsletter dans laquelle le fait de ne pas regarder quelqu’un dans les yeux était inclu dans la liste des microagressions. Plusieurs personnes se sont plaintes qu’il s’agissait de discrimination contre les personnes autistes, qui évitent souvent le regard des autres.
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