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Pourquoi l’Union européenne veut-elle renforcer son partenariat avec l’Afrique ?

Union européenne

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, y a consacré tout un chapitre mercredi dernier dans son discours sur l’Etat de l’Union. Il a proposé ni plus ni moins qu’une nouvelle alliance entre l’Union européenne et l’Afrique. Il annonçait la création d’un nouveau partenariat appelé « Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables ». Les deux continents ont déjà des relations très étroites. Pourquoi l’Europe veut-elle les renforcer?

La crise migratoire

Le contrôle de la migration venue d’Afrique est devenu prioritaire pour les Européens. Depuis trois ans, ils ont créé des outils d’investissement pour « remédier aux causes profondes des migrations irrégulières« , une expression prisée par les dirigeants européens.

En novembre 2015, l’Union européenne a, par exemple, créé un « fonds d’urgence pour l’Afrique » qui a mobilisé jusqu’ici quelque 3 milliards et demi d’euros. Un autre fonds pour l’Afrique lancé en 2016 devrait générer 44 milliards d’investissements d’ici 2020.

Accord de Cotonou

Cette question migratoire, qui obsède les Européens, complique d’ailleurs le renouvellement de l’accord de Cotonou. Il régit les relations entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique. Il vise le développement de ces pays via le commerce et la coopération au développement. On ne peut pas dire que l’objectif ait été pleinement atteint jusqu’ici. Toujours est-il que cet accord expire en 2020 et qu’il faut lui donner une suite.

Mais, à l’avenir, les Européens entendent durcir les conditions d’accès à l’aide et aux investissements. Ils voudraient que les pays africains renforcent le contrôle de leurs frontières et reprennent leurs ressortissants en situation irrégulière, ce qui irritent les dirigeants africains qui n’hésitent pas à se tourner vers la Chine.

Concurrence chinoise

Au début du mois de septembre, le président chinois, Xi Jinping, a promis plus de 50 milliards d’euros de nouveaux financements pour l’Afrique. Les chinois peuvent investir massivement et rapidement et ne s’embarrassent pas d’exigence concernant la migration ou les droits de l’homme. A court terme, les Européens ne sont pas capables de rivaliser.

En réaction, Jean-Claude Juncker suggère donc que l’Union se repositionne stratégiquement avec un accord de libre-échange entre les deux continents. Une idée déjà évoquée dans l’accord de Cotonou et, avant cela, dans des accords que l’Europe avait conclu avec des pays africains au début des années 60.

rtbf.be

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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