La capitale du Sud, qui est habituée aux manifestations de colère des étudiants et aux mouvements d’humeur des enseignants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), a eu droit hier à une manifestation très particulière : un sit-in des femmes membres du corps professoral de ladite université. Ces dernières veulent, en effet, mettre un terme aux diverses formes de violence dont elles font l’objet dans l’enceinte de l’institution universitaire. Elles ont ainsi dénoncé des «cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave».
Par Mamadou T. DIATTA – Une première dans les annales de l’Université publique au Sénégal. Jusqu’ici, l’opinion a l’habitude d’entendre les vociférations des organisations syndicales et de voir les étudiants manifester la plupart du temps pour faire aboutir leurs revendications. Mais hier, au Sud du pays, on a eu droit à une manifestation toute particulière : les femmes du corps professoral ont en effet observé hier un sit-in, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz).
Ces professeures de l’Uasz, à travers leur manif’, ont tenu à dénoncer avec la dernière énergie, des cas de violence, de chantage et harcèlement sexuels notés au sein de l’espace universitaire. Elles n’ont pas manqué aussi de déplorer le silence des autorités académiques.
Fatoumata Anne, professeure à l’Uasz et porte-parole de ses collègues, n’a pas manqué aussi de donner une forte tonalité à leur frustration et autres revendications. «Il nous a été permis de constater des cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave», dira Mme Niane. Avant de soutenir en substance : «La réalité, c’est qu’il reste encore difficile d’oser parler de ces violences sexistes dans un cadre aussi prestigieux qu’une université.»
Celle qui porte la parole de ses collègues de l’Uasz, a tenu également à déplorer devant le presse l’absence de réaction de leurs autorités. Ce qui l’a poussée, d’ailleurs, à marteler : «Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’Institution ne réagisse pas. Nous dénonçons vigoureusement et nous nous indignons profondément.»
Les femmes du corps professoral de l’université Assane Seck de Ziguinchor n’ont pas voulu en rester là. Elles ont réclamé de l’administration de leur université, ni plus ni moins, l’application de toutes les sanctions «prévues par l’article 24» du règlement intérieur de l’Uasz.
Les dispositions de cet article indiquent en effet : «Il est formellement interdit, dans l’espace universitaire, toute activité de nature à compromettre la dignité, l’intégrité physique et morale des personnes, le harcèlement, le chantage, le proxénétisme et l’abus de pouvoir.»
Le sit-in des professeures de l’université Assane Seck de Ziguinchor ne manquera pas de susciter des débats au sein de l’espace universitaire, dans son entièreté, ainsi qu’au sein de l’opinion. En tout cas, les autorités académiques sont appelées à réagir au plus vite afin que ces pratiques supposées ne soient plus de mise dans un cadre de réflexion aussi important que l’espace universitaire.
lequotidien.sn