À l’Université de Thiès, un incident grave secoue la communauté universitaire : un enseignant a été agressé physiquement par un vigile à l’entrée du campus, après avoir refusé une fouille jugée humiliante. Ce fait est survenu dans un contexte de tensions croissantes entre le corps professoral et l’administration. Il a ainsi suscité l’indignation des membres du SAES, qui pointent du doigt la responsabilité du Recteur et dénoncent une gestion autoritaire de l’institution.
Un incident d’une extrême gravité s’est produit à l’Université de Thiès, ravivant les tensions déjà vives entre les enseignants et l’administration. Selon Diouf Sy Gningue, enseignant-chercheur au département de Physique-Chimie et chargé des revendications de la coordination SAES (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur) de Thiès, un professeur a été physiquement agressé par un vigile à l’entrée de l’établissement.
Les faits sont survenus ce Jeudi 15 Mai,
Lorsque l’enseignant, à son arrivée sur le campus, a été soumis à une fouille par des agents de sécurité appartenant à une nouvelle société récemment engagée pour sécuriser l’université. Une pratique que dénoncent fermement les enseignants. Après une altercation verbale, l’un des vigiles aurait porté un coup au professeur, en pleine journée, et devant plusieurs témoins.
Ce comportement est jugé inacceptable par les membres du corps professoral. Il a été vivement condamné lors d’un panel organisé par la coordination SAES. L’incident a été le catalyseur d’un malaise plus profond. En Assemblée générale tenue peu après, les enseignants ont exprimé leur ras-le-bol face à ce qu’ils qualifient de « dérives sécuritaires » sur leur lieu de travail.
« Nous n’acceptons plus d’être fouillés comme des suspects à l’entrée de notre propre université. C’est une atteinte à notre dignité professionnelle», a martelé Diouf Sy Gningue. Pour lui et ses collègues, la responsabilité de cette situation incombe directement au Recteur. Il est donc accusé d’avoir pris des mesures sans concertation préalable avec les partenaires sociaux.
Un autre enseignant, ayant pris la parole lors de l’assemblée, a ainsi dénoncé une gestion « autoritaire et improvisée » de l’université. Estimant que le Recteur « gère l’établissement comme s’il s’agissait de sa maison privée ».
La coordination SAES de Thiès exige l’arrêt immédiat des fouilles systématiques des enseignants.
Elle appelle également à une révision urgente du dispositif sécuritaire et à l’ouverture d’un dialogue sérieux avec les autorités universitaires.
Le climat à l’Université de Thiès reste donc tendu.
En l’absence de réponses concrètes, la coordination syndicale n’écarte pas le recours à d’autres formes de protestation. La balle est désormais dans le camp du Recteur.