Nous célébrions l’épilogue de notre cursus de lycéens, il y a des années, des mois ou peut-être quelques semaines. Au lever du soleil d’aujourd’hui, un nouveau jour s’annonce, inéluctablement un parcours. Une nouvelle page qui s’ouvre, imposant efforts et sacrifices ; mais, pour quoi en retour ?
Nous pensons, espérons et rêvassons d’un devenir glorieux et radieux. Au couloir de la mort, là où les ambitions brillent en flambeau, là où les envies tombent en lambeaux, tous, nous y croyons fort comme Rambo dans ses films. A chacun sa destinée, mais nous croyons sans doute que la réussite n’est pas innée.
Tel un cri d’étudiant !
Pour toi, racine de cet arbre géant, Sunugal ; pour toi qui as reçu des coups de matraque et respiré du gaz lacrymogène à la place de tes camarades ; pour toi, à qui les résidus de briques et escaliers des amphis servent de pupitre ; pour toi qui, pour les révisions, passes la nuit aux couloirs ou sur ta chaise, fantasmant sur ta bourse de 36 mille ou 18 ; ou encore ton dépôt d’aide sans suite ; pour nos camarades sans voix, à l’hosto, sans joie, victimes de notre police, tueuse en coulisse, je crie fort. Oh ! Pensée pieuse pour Balla Gaye, Bassirou Faye, Mamadou Diop et tant d’autres que nous avons perdus à jamais. Que vos âmes reposent en paix.
Tel un cri d’étudiant !
Je crie pour être entendu, je crie pour être compris, je crie pour crier mépris !
Il est temps comme jamais, mais aussi toujours opportun de porter haut des murmures de désarroi : les miens, les nôtres, les tiens. Réveillons-nous et regardons très haut, demain nous appartient.
Manu militari, prenons notre destin en main, dans la solidarité et avec conviction malgré les épreuves, et sculptons notre part des chapitres pour marquer notre temps à jamais.
Tel un cri d’étudiant !