Le Scrabble, à l’image parfois vieillissante en Europe, est un sport très dynamique sur le continent africain, vivier de hauts potentiels. Il requiert d’immenses capacités de concentration et de mémorisation. Avec des profils d’athlètes surprenants comme Henri Engongue, Congolais originaire de Kinshasa. Rencontre.
Avec notre envoyée spéciale à Yaoundé, Amélie Tulet
À Cergy, en banlieue parisienne, Henri Engongue est manutentionnaire dans le bâtiment. Un métier physique. Autour de lui, beaucoup ignore sa passion depuis plus de 30 ans : la langue française et le Scrabble, découvert au quartier à Kinshasa. « Des amis venaient d’emménager. Je les voyais jouer au Scrabble et je ne comprenais rien du tout. À l’école, j’étais fort en français, tout ce qui touche à la mémoire, à l’histoire, à la géographie… Je me suis dit que le Scrabble m’aiderait à améliorer mon vocabulaire. Au bout de trois, quatre mois, j’ai commencé à battre tout le monde ! », se souvient-il.
Henri Engongue fait partie de ces scrabbleurs de compétition aux capacités de mémorisation exceptionnelles, qui lui permettent de rivaliser avec le logiciel informatique créé pour la discipline. « Vers les années 1995-1997, j’avais mémorisé tous les mots de huit lettres. Avant de vérifier dans le dictionnaire, les gens passaient par moi. Je leur disait si le mot existait ou pas. »
Aujourd’hui, Henri Engongue se réveille avec les mots et passe son temps libre à en apprendre des listes par cœur. Durant cette CAN au Cameroun, il n’a pas remporté de médaille. Mais Henri Engongue assure reprendre sérieusement l’entraînement et se prépare pour les championnats 2023.
« J’ai senti le potentiel du développement du Scrabble en Afrique »
rfi.fr