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Création d’une allocation spéciale retraite à leur profit: les enseignants du Supérieur sauvés de la précarité post-retraite

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Le président de la République Macky Sall a décidé d’octroyer une allocation spéciale de retraite aux enseignants chercheurs titulaires des Universités. Il a pris un décret dans ce sens en date du 23 septembre dernier. A travers cet acte, le chef de l’Etat sauve ainsi les enseignants du supérieur de la précarité dans laquelle ils étaient plongés au moment de jouir de leur droit à des pensions de retraite.

Le débat a fait rage. Et la revendication était une des préoccupations du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES). La précarité était devenue une véritable angoisse pour les enseignants du supérieur au moment de jouir d’une retraite méritée après de brillantes carrières dans nos universités. Ces têtes bien faites chargées d’inculquer le savoir à nos étudiants perdaient près de 72 % de leurs salaires qui sont structurés très souvent en indemnités. On comprend dès lors que le SAES avait fait de la valorisation des pensions de retraite des enseignants, une priorité dans son combat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur.

Un combat porté par la totalité des enseignants de nos universités. Il était d’autant plus actuel que, selon les projections du secrétaire général du SAES, Malick Fall, environ 107 enseignants devaient partir à la retraite en 2018. En 2019, ils étaient 163 à être dans ce cas.
Un nombre qui devait grimper à 481 à l’orée de 2025. d’une manière générale, dans les prochaines années, presque 500 enseignants du supérieur vont partir à la retraite. Soixante pour cent d’entre eux sont des enseignants de rang magistral qui sont habilités à encadrer les mémoires de master, les thèses de doctorat selon les normes du Cames. « Nous avons vu des collègues, de très grandes sommités, tomber dans un dénuement total après leur départ à la retraite. Je ne vais pas citer de noms. Mais je vais donner des indices. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas prendre 10 algébristes sans citer son nom. Il a dirigé des structures au niveau de l’université. Cette sommité, à la retraite, en sandales, prenait des Ndiaga Ndiaye. Alors que ce Monsieur, à l’époque, quand le président Senghor partait en mission, il l’avait toujours dans sa délégation. Il y en a qui se sont retrouvés avec le quart de leur salaire. En réalité, la majeure partie de nos salaires est basée sur des indemnités qui ne sont pas prises en compte dans l’assiette de retraite. Nous avons remarqué qu’à 5 ans de la retraite, les collègues manifestaient des déprimes et des signes d’énervement. Parce que ce sont des situations de stress qui sont extrêmement intenses. Ce qui fait que beaucoup de nos collègues sont décédés. C’est pour dire que c’est une situation qui était extrêmement difficile et douloureuse. Il s’y ajoutait qu’on avait des difficultés avec la prise en charge médicale. Ce qui a exacerbé beaucoup plus notre requête, c’est le cas du professeur Abdou Karim Thioune de l’Inseps (paix à son âme). C’est ce qui a favorisé cette prise de conscience sur la prise en charge médicale. Nous avons entamé la lutte en adoptant une stratégie qui consistait surtout à entretenir le dialogue qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord ce 15 mars 2018 » soulignait dans les colonnes du Témoin, le 24 avril 2018, dans une interview, le SG du SAES, Malick Fall.

Un combat de la dignité gagné
Le SAES avait pu lors de négociations avec l’Etat obtenir des accords sur ce point concernant la revalorisation des pensions de retraite des enseignants. Ces accords stipulaient, entre autres, l’autonomisation du Fonds national de retraite (Fnr), la mise en place d’un second pilier (retraite complémentaire) et d’un nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite. Ils avaient été en effet déjà validés par les services techniques du ministère de l’Economie et des Finances. depuis le 23 septembre dernier, date de la signature du décret présidentiel, Malick Fall SG du SAES et ses camarades peuvent afficher le sourire et envisager de partir à la retraite dans une perspective moins angoissante. En effet, le décret dont le Témoin a obtenu copie indique en son article premier qu’« il est créé au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités une allocation spéciale de retraite imputable sur le budget général de l’Etat ». L’article 2 dit que « l’allocation spéciale de retraite est servie aux enseignants et chercheurs titulaires des Universités admis à la retraite à partir du 1er janvier 2018, titulaires du Fonds national de retraites et bénéficiaires d’une pension de retraite concédée suivant les conditions prévues par la loi n° 81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de Retraites, modifiée ».

L’art 3 ajoute que « l’allocation spéciale de retraite est égale à la différence entre la pension de retraite du FNR et le montant correspondant à 70 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour les retraités de 2018 et 2019, à 80 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux de 2020 et 2021, à 85 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux à la retraite à compter du 01 er janvier 2022 ». La rémunération comprend la solde indiciaire, les augmentations et ajustements, le complément spécial de solde, l’indemnité de résidence, l’indemnité d’enseignement, l’indemnité de recherche-formation, l’indemnité de logement, la prime académique spéciale, la prime académique logement et les prestations familiales. L’art 4 conclut que « l’enveloppe budgétaire supportant l’allocation spéciale est évaluée et inscrite chaque année dans la loi de finance initiale ».

Ces dispositions permettent aux enseignants du supérieur de une pension de retraite élevée, sensiblement moins élevée que la rémunération qu’ils touchaient au cours des dernières années de leur carrière. de quoi leur permettre de garder leur dignité après des décennies de bons et loyaux services rendus à la Nation.

Le Témoin

Written by Fama

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