Le Think tank ‘’Forum Initiatives Citoyennes Sénégal’’, un groupe de réflexion composé d’experts sénégalais résidents et de la diaspora, compte faire une série de propositions pour une meilleure prise en compte des acteurs non-salariés dans la riposte contre la pandémie du Covid-19, a-t-on appris auprès de son coordonnateur, Pape Alé Amar.
’’Afin d’éviter un écroulement de notre économie, nous comptons avec le concours des structures de l’Etat en charge de l’action sociale et de la solidarité nationale, faire une série de propositions, pour une meilleure prise en charge des travailleurs non-salariés, face à l’État d’urgence qui risque de nous mener au confinement’’, a-t-il déclaré lors d’un entretien….
A l’en croire, ’’la suite logique des prochaines étapes pour le Sénégal, après l’état d’urgence, nous mène vers des mesures plus drastiques à l’instar d’autres pays comme le confinement total’’.
Selon lui, ‘’si le Sénégal opte pour ce choix, comme le semble insinuer la campagne +restez chez vous+, des préalables seront nécessaires afin de réduire de façon drastique les risques d’expansion de l’épidémie, en détectant dès à présent, les sources potentielles de résistance face à ces mesures’’.
C’est dans ce cadre que le Think tank a produit un document appelé ’’l’Ere des mutants’’ remis au chef de l’Etat, a-t-il dit.
S’articulant autour quatre axes, il prend ’’en compte des acteurs en marge tels que les marchands ambulants, les tabliers, les charretiers, mécaniciens, artisans, les tenants des gargotes et restaurants, entre autres, ainsi que la sauvegarde des épargnes de la diaspora auprès des banques sénégalaises’’, a expliqué Amar.
Le même document, a-t-il dit, préconise à ce qu’il soit remis ‘’un pécule de 3000 francs CFA par semaine à ces acteurs ciblés, pendant dix semaines, soit une enveloppe de trente mille francs CFA par personne impactée, conformément au socle de référence du système des bourses familiales’’.
‘’A supposer qu’on recense un million d’allocataires de bourses de confinement, le budget sera de 30 milliards FCFA. Un budget qui est dans les cordes de l’Etat qui a promis le décaissement de mille milliards pour lutter contre le coronavirus. Et l’ARTP et le Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT) peuvent accompagner le financement de ce programme’’, a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs souligné que ce recensement, ‘’compte tenu du contexte de la propagation communautaire du virus’’, va nécessiter ‘’la mobilisation des acteurs locaux et services déconcentrés, pour se faire dans un délai raisonnable’’.
‘’En procédant à des recensements express avec une application numérique dédiée, nous pourrons, dans un délai raisonnable toucher notre cible, et ainsi améliorer la résilience de ces acteurs face aux multiples impacts négatifs de la crise du Covid-19, en les aidant à préserver la dignité humaine et éviter par conséquent, la chute de pans entiers de notre économie’’, a fait savoir M. Amar.
‘’In fine ces mesures permettront d’avoir une base de données récentes sur ces secteurs non maîtrisés et fragiles qui jouent un rôle primordial pour l’équilibre de notre économie, lesquelles données permettront également, sous l’angle de l’élargissement de l’assiette fiscale, à la Direction générale des Impôts et Domaine (DGID) de disposer d’une base de données, affinée, formatée pour accompagner le programme Yaatal’’, a-t-il ajouté.
aps.sn