A trois mois de la tenue de la Cop 21, qui va aboutir à un accord international sur le climat, l’Association internationale des maires francophones (Aimf), l’Association des maires du Sénégal (Ams) et l’Etat du Sénégal sont en conclave, depuis ce matin, pour voir comment impliquer les collectivités locales dans la question des changements climatiques. Selon le président de l’Ams et par ailleurs maire de Guédiawaye, Aliou Sall, « l’urgence et l’ampleur des dégâts climatiques sur l’avenir de l’humanité exigent un nouveau partenariat universel autour du problème qui dépasse les contingences scientifiques et politiques et commande l’implication de toutes les forces vives et les leaders d’opinion de toutes les catégories et de toutes les obédiences ».
Sur le même ordre d’idées, Khalifa Sall, le maire de Dakar et Secrétaire général de l’Association internationale des maires francophones, ajoutera que le monde est devenue urbaine, cause pour laquelle cette initiative vient à son heure. « Les 2/3 de la population mondiale vivent dans les villes. Et tout le monde reconnait que nous ne pourrons pas développer ce monde sans les collectivités locales, nous devrons être impliqués, responsabilisés, mais surtout, nous devrons être les maîtres d’œuvre de la mise en œuvre. C’est ce que le Sénégal a compris et c’est pourquoi cette alliance a été créée entre l’Etat et les collectivités locales pour que nous puissions aller vers une politique innovante de gestion, de prévention contre les changements climatiques ».
Au sortir de cette rencontre tripartite, qui va durer 3 jours, les participants vont « élaborer un plaidoyer pour le compte des villes du Sénégal et en général des villes francophones qui a pour objet de faire accepter par les parties prenantes que sont principalement les Etats, l’idée que les collectivités locales du monde doivent jouer un rôle actif et leader dans toute action et toute stratégie de lutte et d’atténuation des effets des changements climatiques ».Aliou Sall annonce qu’ils vont remettre ledit plaidoyer au président de la République qui sera, en quelque sorte, le porte-parole des Etats et des collectivités locales.
Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et président de la commission décentralisation et démocratie locale de l’Aimf, de dire : « Ce que nous attendons de ces plaidoyers, c’est que davantage de moyens puissent être donnés aux collectivités locales dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques ». Le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, quant à lui, rassure : « Le Président Macky Sall, en sa qualité de président en exercice du sommet des chefs d’Etat francophones de la Cedeao et du Nepad, a accepté volontiers de voter ce débat à la Cop 21 en faveur des collectivités locales d’Afrique pour la reconnaissance de leur rôle majeur dans la lutte contre les effets du changement climatique ».
Mariama Kobar Saleh
leral.net