Informations sur l’emploi
Titre du Poste : Consultant national chargé du renforcement des mécanismes de justice transitionnelle et de la cohésion sociale dans le cadre du projet de stabilisation et de consolidation de la paix à l’Extrême-Nord du Cameroun
Lieu du Travail : Cameroun
Description de l’emploi
Créée en 1951, l’OIM est une organisation apparentée aux Nations Unies. Plusieurs postes sont vacants actuellement à l’OIM. Il s’agit d’une agence onusienne de premier plan dans le domaine des migrations. Elle travaille en étroite collaboration avec des partenaires gouvernementaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux. L’OIM s’engage à promouvoir une migration humaine et ordonnée, au bénéfice de tous. Pour ce faire, elle fournit des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants.
Description de l’emploi
La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est en proie à une crise multidimensionnelle depuis 2013, marquée par des attaques sporadiques de groupes armés terroristes (AGDTO). Cette crise, s’inscrivant dans un contexte régional fragilisé, a entraîné des déplacements massifs de populations, des tensions communautaires exacerbées par la raréfaction des ressources naturelles, et une dégradation de l’environnement due aux effets du changement climatique.
Au cœur de cette complexité, les conflits intercommunautaires récurrents, particulièrement dans le département du Logone-et-Chari, mais aussi dans le Mayo-Tsanaga et le Mayo-Sava, sont alimentés par des facteurs structurels et conjoncturels. La pression démographique, l’insécurité rurale croissante et les dynamiques historiques de stigmatisation ethnique contribuent à la raréfaction des terres cultivables et exacerbent les tensions.
Dans le Logone-et-Chari, ces conflits, qui remontent à plusieurs décennies, opposent les Arabes-Choa aux Kotoko, Mousgoum et Massa. Initialement liés à des luttes pour le pouvoir local et des rivalités ethniques, ils ont connu des photos de violence, comme la « guerre civile Arabe-Choa – Kotoko » en 1992. Ces affrontements, bien que sporadiques, persistants, révélant un problème de fond non résolu.
L’exemple de la parcelle de Kawadji, attribuée puis contestée entre Arabes et Mousgoum en 2015, illustre la complexité de ces dynamiques et la difficulté à trouver des solutions durables. Malgré les efforts de médiation, les tensions persistantes, soulignent la nécessité d’une approche globale pour prévenir et résoudre ces conflits.
Confrontés à l’ampleur des défis, les autorités, la société civile et la communauté humanitaire ont intensifié leurs efforts. Ils s’accordent sur le rôle essentiel de la justice, non seulement pour prévenir et résoudre les conflits, mais aussi pour réparer les injustices et les traumatismes subis par les populations. La justice transitionnelle, est reconnue de plus en plus comme un outil complémentaire aux systèmes judiciaires traditionnels. Elle offre un cadre adapté pour traiter les violations des droits humains. Mais aussi promouvoir la réconciliation entre les communautés et renforcer la cohésion sociale. L’Union Africaine, à travers sa Politique de Justice Transitionnelle, encourage les États membres à développer des stratégies spécifiques, en impliquant activement tous les acteurs de la société civile.
L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour sa part, joue un rôle clé dans cette réponse, non seulement en coordonnant l’aide humanitaire, en soutenant les populations déplacées, mais aussi en promouvant la réconciliation. Dans ce sens, l’OIM, à travers ses activités de collecte de données, ses évaluations et ses initiatives intersectorielles, contribue à mieux comprendre les dynamiques de la crise et à identifier les mécanismes endogènes de réconciliation durable.
Il apparaît donc important pour garantir une réconciliation durable, de mettre en œuvre une approche holistique, qui puisse aider à briser le cycle de violence et construire une paix durable dans le Logone et chari particulièrement et dans l’Extrême-Nord du Cameroun en général.
Cette approche consisterait à :
- Ressortir les exactions du passé pour satisfaire aux besoins de vérité, de justice et de réparation ;
- Mobiliser les communautés à travers le théâtre participatif pour permettre l’expression d’émotions, une ouverture sur des situations lourdes à porter et dans des conflits entre personnes et communautés ;
- Faire la lumière sur les crimes et faits sociaux poignants en vue d’établir les responsabilités ;
- Formuler des recommandations à l’endroit des pouvoirs publics pour des réformes institutionnelles. Elles permettrontient d’assurer la non-répétition de la crise et afin d’instaurer la confiance entre les communautés et les institutions étatiques.
À la lumière de ce qui précède et dans une perspective de réaliser de nouveaux progrès vers la réussite du processus de consolidation de la paix et de la réconciliation dans la région de l’Extrême Nord, l’OIM recherche ainsi les services d’un consultant national en justice transitionnelle, qui appuiera ce processus en vue de son opérationnalisation.
OBJECTIFS DE LA MISSION :
Sous la supervision générale du Manager de Projet et la supervision directe du Chargé de projet National DDRR, le Consultant national apportera un appui technique dans le processus de mise en œuvre de la justice transitionnelle dans le département du Logone et Chari, notamment dans les zones touchées par les conflits intercommunautaires et la crise sécuritaire liée à Boko Haram afin d’identifier les mécanismes accordés pour une paix durable.
Les tâches énumérées ci-dessous feront l’objet d’un examen continu. Le cas échéant, elles seront modifiées lors de la consultation entre le consultant et l’OIM.
Objectif de la consultation
La mission du Consultant vise à redynamiser les mécanismes communautaires de réconciliation. Mais aussi de renforcer le rôle des OSC dans le processus de consolidation de la paix dans la Région de l’Extrême-Nord. L’analyse socio-anthropologique des représentations qui se font les populations des mécanismes de réconciliation durables. Elles serviront à s’assurer que tout mécanisme identifié et toute proposition d’amélioration sont ancrés dans la culture.
Responsabilités
Tâches spécifiques
- Réaliser une étude diagnostique des conflits intercommunautaires et des sources de tensions potentielles ;
- Faire un diagnostic et une cartographie des tribunaux coutumiers de premier degré existant ;
- Participer activement au renforcement des capacités des acteurs de la justice endogène et des membres des tribunaux coutumiers ;
- Apporter des propositions d’orientation et des conseils techniques pertinents pour une meilleure compréhension des mécanismes de justice transitionnelle/endogène ;
- Accompagner l’OIM dans l’organisation et l’animation des différents ateliers /réunions de partage d’expériences. Sur les principes et la pratique de la justice transitionnelle et la prise en compte effective des droits humains ;
- Formuler des recommandations aux autorités administratives sur la justice transitionnelle permettant de résoudre durablement les conflits intercommunautaires de la région ;
- Veiller à la prise en compte des différentes contributions.
Résultats attendus
- Les sources de tensions et également de conflits sont identifiées et catégorisées ;
- Des recommandations pour la redynamisation des tribunaux coutumiers sont formulées mais surtout prises en compte ;
- Les Organisations de la Société Civile. Les dirigeants communautaires mais aussi des administrations publiques disposent des capacités techniques. Et aussi des outils méthodologiques requis pour améliorer le processus de justice transitionnelle au Cameroun ;
- Les propositions d’orientation et aussi des conseils techniques pertinents pour une meilleure compréhension des mécanismes de justice transitionnelle. Elles sont partagées lors d’une concertation nationale sur la réconciliation et la cohésion sociale ;
- Nous avons formuler et également partager les recommandations pour améliorer les mécanismes de justice communautaire existants.
Méthodologie
Le consultant national recruté pour appuyer le processus de justice transitionnelle au Cameroun aura à produire ainsi qu’à soumettre à la validation de l’équipe technique de l’OIM, une méthodologie de travail assortie d’un calendrier détaillé sur l’organisation du travail. Dans une démarche participative et multisectorielle, il veillera à l’implication des administrations sectorielles. Mais aussi aux autres partenaires à la paix et au développement dans les différentes étapes du processus.
Produit livrable attendu
Livrable 1 : un plan méthodologique détaillé étalé sur toute la durée de la consultation
Livrable 2 : Rapport d’évaluation avec recommandations pour la création /redynamisation des tribunaux coutumiers
Livrable 3 : Un rapport final retraçant le résultat de l’ensemble des travaux du consultant générera des connaissances basées sur les preuves etgn identifiant les lacunes mais aussi les bonnes pratiques en matière de justice transitionnelle en vue du renforcement du processus de consolidation de la paix.
Nous partagerons ainsi ce rapport avec le Project Manager et les autres parties participent. Cela permettra de recueillir les contributions et les amendements sur la qualité du travail fourni.
Livrables attendu
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