Depuis plusieurs semaines, le Nigeria est à cours d’essence. La faute à un désaccord entre le gouvernement nigérian et les distributeurs de carburant. France 24 a rencontré des automobilistes immobilisés, à Abuja.
Files d’attente interminables, tension palpable… La situation est délétère auNigeria à l’heure où toutes les stations-service du pays sont à l’arrêt. Depuis plusieurs semaines, en effet, l’État est à cours d’essence. Une situation à peine croyable quand on sait que le Nigeria est le premier producteur de pétrole du continent.
À l’origine de cette pénurie : un désaccord entre le gouvernement nigérian et les distributeurs de carburant. Car le pays, qui extrait deux millions de barils de pétrole par jour, est incapable de raffiner lui-même son brut – faute d’infrastructures adaptées. Il doit donc importer son essence.
« J’attends depuis 6 heures du matin […], confie un habitant d’Abuja au micro de France 24, il faut que le gouvernement nous vienne en aide. Nous on souffre beaucoup. Ce produit [l’essence] est à nous, alors pourquoi doit-on souffrir pour en avoir ? »
Pourquoi les distributeurs font-ils la grêve ? Parce qu’ils accusent le gouvernement nigérian sortant de Goodluck Jonathan d’impayés. Pour maintenir un prix correct et identique à la pompe dans tout le pays, l’État nigérian paie des subventions aux distributeurs de carburant. Or ces derniers attendent toujours le versement de ce dû – évalué à hauteur de 900 millions d’euros.
La situation devrait s’améliorer dans les prochains jours. Les grandes entreprises de distribution et les principaux syndicats nigérians concernés se seraient mis d’accord lundi 25 mai pour stopper la grêve et réapprovisionner les pompes.