L’université de Niamey, qui compte 23.000 étudiants, est paralysée depuis trois semaines par des grèves d’étudiants, a-t-on constaté vendredi.
Les étudiants observent une série de grèves à l’appel de l’Union des scolaires nigériens (USN-syndicat) pour notamment exiger l’annulation de l’exclusion de cinq responsables syndicaux étudiants.
« La situation s’est empirée à l’université » et « nous observons (encore) une grève de 72 heures dans toutes les facultés », a affirmé jeudi soir sur des médias locaux, Sita Diabiri, le secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey (Uenun) affilié à l’USN.
Jeudi, les forces de l’ordre ont dispersé à coups de grenades lacrymogènes un sit-in d’étudiants sur le campus, visant à perturber des examens à l’École normale supérieure (ENS), selon des télévisions privées.
« Nous avons été reçus par le Premier ministre, les ministres chargés de l’Enseignement, nous avions négocié mais les propositions ne répondent pas à nos attentes », a expliqué Idder Algabid, le dirigeant de l’USN.
L’USN demande également « l’abrogation » d’une décision du rectorat autorisant les forces de l’ordre à assurer la sécurité sur le campus, en lieu et place de l’Uenun, a indiqué M. Algabid.
En début de semaine, le rectorat a prévenu dans un communiqué que les activités académiques « vont se poursuivre normalement à compter du 4 avril ». Dimanche, dans un entretien à la télévision publique, le président Mahamadou Issoufou a promis que « le gouvernement veillera à ce que le calme revienne à l’université en rapport avec tous les acteurs ».
L’université de Niamey, la plus importante du pays, avait été paralysée par une grève d’un mois des enseignants qui protestaient contre « l’agression » d’un de leurs camarades par des étudiants.
Les enseignants ont mis fin à leur grève le 17 mars après avoir obtenu l’exclusion de cinq étudiants, dont Sita Diabiri, et le recours aux forces de l’ordre pour sécuriser le campus. L’USN avait évoqué une « altercation mineure » et non une agression, et jugé les exclusions des étudiants « injustes, disproportionnées, illégales et arbitraires ».
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