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Le nouveau ministre roumain de l’Éducation critiqué pour sa légèreté sur le plagiat

ministre roumain de l’Éducation

Entendu par les parlementaires qui devaient valider sa nomination, Valentin Popa a estimé que le phénomène, qui nuit à la réputation de l’enseignement supérieur dans le pays, était «peu important».

A peine nommé ministre de l’Education dans le nouveau gouvernement social-démocrate (PSD), Valentin Popa créé la polémique en Roumanie. Déjà plus d’une fois tancé pour ses multiples erreurs de tournures orales lors ses allocutions publiques (qu’il justifie par le stress), le voilà accusé d’avoir minimisé le phénomène du plagiat qui ternit les universités roumaines. «Nous avons toujours eu des diplômés extraordinaires partis à l’étranger. Il est dommage que nous assombrissions les valeurs de l’enseignement en mettant en avant des éléments peu importants, comme le plagiat», a ainsi déclaré lundi le ministre lors de son audition devant la commission parlementaire chargée de valider sa nomination.

«La déclaration de Popa n’est qu’une forme de solidarité implicite avec les politiciens de son parti impliqués dans des affaires de plagiat», analyse Ion Bogdan Lefter, professeur à l’université de Bucarest. Depuis le cas de l’ex-Premier ministre Victor Ponta, accusé de plagiat pour sa thèse de doctorat (et qui a perdu depuis son titre de docteur), des affaires similaires se sont succédées en Roumanie, éclaboussant au passage bon nombre de hauts dirigeants du PSD. «Popa essaye d’asseoir son pouvoir car sa nomination arrive en guise de récompense pour sa fidélité au parti, mais il est inconnu des autres membres du PSD et du grand public», ajoute le professeur. La lutte contre le vol de propriété intellectuelle ne semble ainsi plus être une priorité pour le gouvernement, donnant le sentiment d’une légitimation de la pratique et d’un nouveau pas en arrière pour la Roumanie.

«La déclaration de Popa est criminelle et irresponsable, affirme Theodor Paleologu, ancien ministre de la Culture. Le plagiat est un fléau, un vice profond de l’éducation roumaine et dépasse le cadre des études supérieures. On est face à un système qui n’apprend pas aux enfants à penser par eux-mêmes, ni à devenir de vrais citoyens doués d’un sens critique.» Si Valentin Popa a reçu le soutien officiel de 40 recteurs universitaires, celui de l’université de Bucarest, Mircea Dumitru a démissionné de la commission de validation des diplômes. Haut-lieu de formation dans le pays, l’université de Bucarest a donc déclaré la guerre au nouveau ministre.

«Je suis allée aux examens, mais c’était juste pour la présence car la promo s’était cotisée pour payer au prof la somme demandée pour qu’on ait le diplôme», confie Valentina, titulaire d’une licence de journalisme de l’université de Pitesti, dans le sud du pays. Malgré les réformes successives lancées par l’ancien ministre de l’Education Daniel Funeriu en 2011, de nombreux Roumains reçoivent encore des diplômes authentiques, mais au contenu factice. Dans le contexte ou le pays connaît une fuite de ses cerveaux, «la suspicion est insupportable pour ceux qui ont eu leur diplôme en bonne et due forme et qui se retrouvent en concurrence avec les fraudeurs, car il est difficile de considérer un diplôme roumain comme celui d’un pays d’Europe de l’ouest», alerte Paleologu. «Il est donc urgent de savoir si l’université roumaine veut rester un office qui délivre des certificats pour le marché du travail ou si elle veut étendre les quelques îlots de qualité qui existent au reste du pays.»

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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