Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar rencontrent d’énormes difficultés notamment le manque de moyen de transport. Ceux-ci demeurent un des problèmes majeurs pour des étudiants qui ne bénéficient pas de logements au sein du Campus universitaire.
Ces étudiants se débrouillent tant bien que mal pour rejoindre le temple du savoir. Tantôt en empruntant les taxis clandestins (clando), tantôt par auto-stop, en particulier au sein des quartiers éloignés de l’université ou tout simplement non desservis par les services de transport.
« Les bus sont surchargés souvent, les gens y respirent difficilement. Encore que cela concerne juste ceux qui en ont accès » souligne Amar Kébè.
Quant à Sabine Diedhiou, Etudiante en Lettres Modernes, elle explique :
« Je suis un peu loin de l’université, mais même si je me réveille à six heures du matin généralement je suis victime de bousculades pour avoir une place dans le bus« .
Le déficit en bus n’est pas le seul problème décrié par les étudiants qui pointent aussi du doigt les tarifs sur le transport.
« Les tarifs sont à revoir. Pourquoi ne pas faire comme dans d’autres universités, à savoir octroyer des bus aux étudiants. Il y a des étudiants qui restent des semaines sans aller faire cours et ce n’est pas à leur guise, mais ils n’ont pas de quoi payer le transport » avoue A. Kébé, étudiant en géographie
Malgré leurs conditions difficiles de déplacement, ces étudiants semblent déterminés à aller jusqu’au bout et à réussir dans leurs études. Mais ils espèrent aussi se faire entendre par les autorités compétentes qui, sans doute, se montreront sensibles à leurs situations.
Par la même occasion, du côté des étudiants, il importe de remettre en question un certain nombre de comportements qui consistent tout simplement à saccager, à casser ou à brûler les bus de transport urbain lors de leurs mouvements d’humeur. Il s’agit en effet d’une pratique courante qui ne participe guère à l’amélioration de la situation des transport à Dakar. En procédant à la casse des véhicules de transport en commun, on accroît les besoins en investissements publics soit pour la réparation et l’entretien, soit pour l’acquisition de nouveaux bus. On contribue également à exacerber les difficultés des usagers, y compris et peut-être en majorité les étudiants eux-mêmes, qui ruent chaque jour pratiquement vers ces moyens de transport public. L’un comme l’autre, personne n’y gagne ; c’est le pays qui perd. D’où la nécessité d’une conscience citoyenne partagée.