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Article 2 du Concours : « L’Université, un bon choix ? »

Arona Faye l'Université un bon choix

Le Journal Universitaire vous présente le 2e article reçu dans le cadre du concours de rédaction d’articles lancé par le Groupe PRÉCISION. L’intitulé de cette contribution est « L’Université, un bon choix ? ». L’auteur s’appelle Arona FAYE. Il est étudiant en Licence 1, à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’UCAD.

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L’Université, un bon choix ?

On dirait une chanson : « l’Université sénégalaise est malade. » Cette phrase est tellement rhétorique qu’elle bourdonne les oreilles de ces parents soucieux de la formation de leurs progénitures. On dirait même une épidémie, des élèves aux étudiants, nul n’échappe à la fatalité. Leurs niveaux laissent à désirer, les conditions d’études sont pointées du doigt.

Dire que les étudiants n’ont pas le niveau à la hauteur de leurs cursus, c’est à la limite même un euphémisme. Comment ce statut « étudiant » qui faisait la fierté de toute une famille, de tout un quartier, de tout…de tout…de tout un peuple même, ait pu être classé en citoyen ordinaire de seconde zone ? Montrer toute la profondeur de la blessure est à la fois difficile et désespérant dans la mesure où la tâche interroge notre double conscience : celle intellectuelle car formés dans ces facultés, avec d’autres qui ont pu lever la tête de l’eau. Et dans nos souhaits quotidiens d’avoir les qualités d’un croyant, le jugement sur nos prochains échappe à nos prérogatives. Je ferai donc recours à mes expériences personnelles, par crainte de personnaliser ou de ridiculiser une faculté quelconque. Nous garderons dans la mesure du possible leur anonymat. On a vu des étudiants incapables d’écrire une phrase correctement ; ne parlons pas des langues locales parlées aux heures de cours et des surnoms réservés au peu d’étudiants qui s’efforcent à parler la langue de Molière.

Vous nous direz sans doute qu’il y a de valeureux étudiants, nous répondrons par l’affirmatif. Mais accepteriez-vous que ce qui devait être l’exception devienne la règle ? Oublierez-vous qu’en démocratie la minorité gouverne et que la majorité s’oppose ? Loin de faire une critique acerbe sur nos frères, nous appelons juste à plus de vigilance, afin que la semence ne pourrisse si on souhaite si bien arriver à cette émergence, car si tu veux  tuer un peuple la force physique s’avère inutile, détruis juste sa formation.

Ce niveau déplorable et déploré n’est pas arrivé tout seul. Il est le résultat de multiples circonstances dont l’énumération touchera chaque partie de la couche sociale comme responsable.

 »Le haut niveau demande beaucoup de sacrifices et de la logistique » déclarait un grand athlète. Par conséquent, pour parvenir à de bons résultats, (pas forcément) il faut réunir préalablement un certain nombre de conditions. Le cadre des étudiants répondrait-il à ces exigences ?

Nous dirons éperdument que non, sans parler du nombre pléthorique dans certaines facultés surtout à l’Université Cheikh Anta Diop, où les lieux de cours crépitent. L’exemple de la faculté des sciences juridiques et politiques et celui de la faculté des sciences et techniques constituent des preuves vivantes des difficultés auxquelles les étudiants font face tous les jours. Des chapiteaux bouillants à certaines heures de la journée ou de l’année leurs servent d’abris provisoires, qui risquent d’être permanents compte tenu de la volonté des dirigeants de les garder.

A cela s’ajoutent les notes catastrophiques au lendemain des examens, et la violation sans équivoque de certaines règles du système LMD ironisé par certains dans la langue Wolof traduite littéralement ‘‘Légui Ma Dakhla ». Ils y voient de la tracasserie, à la limite de la menace. Des sessions uniques sans repêchage deviennent les maîtres et non les esclaves au sein de ces espaces.

Ne passeront pas inaperçues les longues queues devant les restaurants (à titre nominatif), pour jouir de ce droit si élémentaire. Que dire des toilettes dégoûtantes, et des pavillons pleins à craquer ? Il y a de nouveaux logements et ceux en construction, va-t-on me répondre. Mais quand est-ce que les travaux s’achèveront-ils ? Quels étudiants enlèveront le ruban inaugural ? Peut-être bien le double de ceux qui s’y entassent actuellement.

Nos questions restent alors sans réponses, mais la plus essentielle à méditer est celle ci : L’Université est-elle toujours un bon choix ?

Written by Arona Faye

Je suis de nationalité sénégalaise, j'ai 21ans,j'habite à Saly.Étudiant en licence 1 à l'ucad,à la faculté des sciences juridiques et politiques. L'écriture est ma passion !!
Merci de m'avoir donné cette chance de raconter mon désarroi et mon inquiétude !

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