La Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar compte 13 départements. Elle est l’une des facultés les plus prestigieuses de l’Afrique de l’Ouest. Elle regroupe les départements d’Allemand, de Lettres Modernes, de Langues romanes, d’Anglais, de Perse, de Russe, d’Arabe, de Linguistique, de Langues et civilisations anciennes, de Philosophie, de Sociologie, d’Histoire et de Géographie. Elle est de ce fait la plus grande faculté de l’université et accueille plus de 25 000 étudiants.
La FLSH demeure ainsi le cadre de l’enseignement supérieur qui reçoit le plus grand nombre d’étudiants de l’université. Cette pléthore d’étudiants que reçoit la faculté rendait difficile le déroulement des cours, or pendant longtemps cette faculté n’a pas disposé d’un grand bâtiment pour accueillir les étudiants et faciliter l’enseignement de qualité dont rêvait les étudiants et enseignants. Cette situation faisait que la plupart des cours se faisait au niveau de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, à l’UCAD II, à la Faculté des Sciences et Techniques et à l’Auditorium.
La réception du « Nouveau Bâtiment » en construction depuis 2007, fut d’une grande importance pour les étudiants et les professeurs. La construction de ce nouveau bâtiment est estimée à plus de 2,900 milliards pour sa mise en service. Ce nouveau bâtiment qui compte quatre étage est composé de deux amphithéâtres de mille place chacun et des salles de cours. Il y est également prévu des salles de documentation, des bureaux, des salles informatiques. Ce fut une occasion notamment pour les étudiants de disposer d’un espace d’apprentissage, d’échanges, de rencontres répondant à leurs besoins pédagogiques. Finies les longues marches, les longues attentes, les bousculades pour trouver un espace de travail.
Mais à peine réceptionné, ce bijou qui a coûté des centaines de millions de fcfa est déjà dans un état de dégradation remarquable. En effet, la grande difficulté qui se pose semble en rapport avec la gestion de ce joyau. Déjà, un constat fait état d’un manque d’équipements en l’occurrence de tables-bancs. L’équipement en table-banc est insuffisant et pour combler ce vide les étudiants s’assoient au niveau des marches de l’amphi. Les toilettes de ce bâtiment sont insalubres et ne disposent pas d’eau en permanence. Un état des lieux montre que les toilettes ne sont pas d’ailleurs encore fonctionnelles. Pour le dépôt des ordures, c’est juste un fut qui est mis à la disposition des étudiants. On note également le mauvais état du toit dans certaines salles, la dégradation du carrelage et le manque d’éclairage dans certains endroits du bâtiment. L’environnement de cette infrastructure est-il propice à un enseignement de qualité au niveau de cette grande faculté ?
Face à cette situation, des questions mériteraient d’être soulevées concernant les responsabilités des uns et des autres. Le Nouveau Bâtiment réunissait-il toutes les conditions pour sa mise en fonction ? Le personnel est-il suffisant pour un entretien au quotidien de cet espace d’étude ? Cet état des lieux permet-il aux professeurs de dispenser les cours convenablement ?Quel est le type de comportement des étudiants qui impacte négativement sur l’état de cet espace collectif ? Quelle est la démarche à adopter pour parvenir à une préservation optimale de ce cadre de vie ?
Le fait de mener une réflexion sur ces différents points serait sans doute de nature à créer les conditions de pérennisation des infrastructures que l’on se donne autant de peine à bâtir dans des conditions difficiles de restriction budgétaire. A coup sûr, cela ferait le bonheur de tout le monde. L’entretien et l’équipement de cet espace de travail permettrait aux étudiants et professeurs d’être dans de bonnes conditions d’étude. Un environnement sain et adéquat ferait l’affaire de tout un chacun. Or, il n’est pas trop pour revaloriser cet espace dit « Nouveau Bâtiment », majestueusement implanté au sein de la Faculté des Lettres qui, elle, est déjà forte de plus d’un demi-siècle.