Comment expliquer l’attrait – la fascination même, parfois – qu’exerce le MBA sur les jeunes diplômés et cadres, dans le monde entier ? La réponse tient pour une large part au fait que, sous un intitulé unique, il peut répondre à une multitude de problématiques, s’adapter à une foule de besoins professionnels – ou même personnels. Le MBA va bien au-delà d’une formation classique ou d’un label prestigieux. Voici ce que les candidats peuvent en attendre.
Les bases du management
Le MBA est d’abord une formation généraliste en management, très intensive et opérationnelle. On y passe en revue les fondamentaux de chaque discipline – certains parlent d’une « vue d’hélicoptère » : finance, marketing, ressources humaines… « On y acquiert les compétences de base indispensables pour tout manageur : lire un bilan, rédiger sa comptabilité… Mais aussi, un cran au-dessus : les compétences pour diriger une équipe », indique Pablo Martin de Holan, directeur d’EM Lyon MBA. « Il ne s’agit pas d’apprendre le b.a.-ba, mais de comprendre comment fonctionne l’entreprise dans sa globalité, avec sa vision, sa stratégie et ses valeurs », précise pour sa part Catherine Marlier, directrice du MBA de Sup de Co Montpellier.
En règle générale, l’objectif n’est pas d’acquérir une expertise, mais d’en apprendre assez pour pouvoir ensuite échanger avec un spécialiste du marketing ou des marchés financiers. Quelques institutions vont cependant plus loin : « Nous apportons un vrai bagage en gestion, avec 450 heures d’enseignement, souligne Jean-François Chanlat, directeur de l’Executive MBA de Dauphine. Chez nous, il ne s’agit pas d’un survol. C’est très exigeant. »
Le moyen d’accélérer sa carrière
« On ne fait pas un MBA pour garder le poste qu’on occupe, mais pour déclencher un changement. Tous veulent changer de poste ou d’employeur, reprendre une entreprise, créer leur start-up… », observe Natalie Kettner, directrice des programmes pour dirigeants à l’Essec. « De plus en plus de candidats ont envie de créer leur société ou d’innover », confirme Pablo Martin de Holan. Le service carrière joue donc un rôle essentiel dans les MBA. Les écoles mobilisent à cet effet des experts des ressources humaines, invitent les entreprises à se présenter, organisent des visites ou des conférences. Autant d’occasions pour les futurs diplômés MBA de préparer leur retour sur le marché de l’emploi – avec l’espoir de responsabilités accrues et d’une progression significative de leur rémunération. « Beaucoup arrivent avec un projet clair et cohérent, mais changent leur fusil d’épaule au cours du programme », note cependant Catherine Marlier.
Un changement de dimension
Tous les anciens le soulignent : le MBA permet de « prendre de la hauteur », de « gagner en maturité », d’« acquérir une nouvelle carrure ». Bref, de passer du statut de jeune cadre à celui de dirigeant.« C’est un processus de transformation, explique Jeanine Picard, qui dirige les MBA sectoriels à l’Essec. A la fin du programme, le diplômé n’est plus le même. Il a beaucoup appris, il a grandi. C’est ce qui fait du MBA un moment privilégié. Cela tient à la fois de l’apprentissage traditionnel et du développement personnel. Et c’est là-dessus que se fait la différence entre les programmes. » Aussi les institutions ne lésinent-elles pas sur l’accompagnement des participants, mobilisant pour cela coachs, psys ou consultants. « Le MBA aide chacun à réaliser ses objectifs professionnels, constate Catherine Marlier. Mais cela implique de s’interroger sur ses souhaits, sa personnalité, et les compétences à acquérir. »
L’échange d’expériences
Ingénieurs, juristes, médecins, architectes, patrons de PME ou directeurs de production, sportifs, artistes parfois : chaque MBA réunit des profils variés, avec des parcours et des points de vue très divers. Les échanges entre participants de toutes cultures sont une des richesses de ces programmes.« Chacun arrive avec son vécu professionnel, relève Catherine Marlier. Les participants discutent beaucoup, proposent des solutions, déjeunent ensemble, sont poussés par les autres. » « On se retrouve à travailler avec un Mexicain spécialiste du marketing ou un responsable financier coréen, explique Natalie Kettner. Cela donne des échanges parfois surprenants, qui amènent à modifier sa façon de penser. » Pour Jean-Philippe Muller, directeur général de l’université internationale de Monaco (groupe Inseec), « l’un des intérêts principaux du MBA, c’est qu’on y apprend autant des professeurs que des autres participants ».
Une fenêtre sur le monde
Des professeurs de toutes origines, des participants venus du monde entier, un enseignement le plus souvent en anglais : le MBA est l’occasion d’un grand bain international. « A l’Essec, le MBA Management des marques de luxe compte 90 % d’étrangers. Tout se déroule en anglais. Les Français n’ont pas le choix : il leur faut se lancer, intervenir dans les cours ou les discussions », affirme Jeanine Picard. Nombre de MBA prévoient en outre un ou plusieurs séjours d’études à l’étranger.
Un réseau… pour la vie
La période du MBA est une expérience souvent très dense, vécue au sein d’un groupe restreint et, logiquement, des liens forts s’y tissent. « C’est une sorte de famille, poursuit Jeanine Picard. Les participants sont très soudés. Et les liens perdurent après le programme. » On se revoit fréquemment, on se rend visite à l’étranger, on sollicite les autres anciens pour un conseil ou pour monter un nouveau projet… Les diplômés des MBA entrent ainsi dans une communauté, généralement très présente à l’international, et à laquelle participent aussi les autres anciens de l’institution, ainsi que les entreprises partenaires du programme. « Tout ce réseau constitue un outil très efficace pour faire du business ou pour rebondir », estime Pablo Martin de Holan.
Le plaisir d’apprendre
Pour nombre de participants, le MBA leur permet de redécouvrir le plaisir de se former, d’assimiler de nouveaux concepts, de découvrir des points de vue différents, de se frotter à des enseignants qui sont souvent des « pointures » de niveau international… Au point que certains en redemandent, comme le constate Jean-François Chanlat : « Quelques-uns voudraient aller encore plus loin, et cherchent quelle formation il y a après le MBA. »
MBA Fair.
« Le Monde » organise la cinquième édition de son salon annuel des MBA, samedi 21 mars au Palais Brongniart, à Paris. Les directeurs des principaux MBA et Executive masters (London Business School, Insead, HEC Paris, Sciences Po Paris, etc.) seront présents, et des conférences organisées. Entrée gratuite, de 11 heures à 18 heures.
Renseignements : www.mbafair–lemonde.com