Alors que la Russie commémore ce 9 mai la victoire de 1945, un autre vestige de l’URSS se rappelle au monde : une sonde envoyée en 1972 qui s’apprête à retomber sur Terre d’ici ce week-end. Sa chute inquiète, car sa conception pourrait l’empêcher de se désintégrer entièrement dans l’atmosphère.
En l’an 1972, l’Union soviétique, dans sa conquête spatiale, envoyait une sonde toute blanche, ressemblant à un gros œuf : Cosmos 482. Ce week-end du 10 mai 2025, Cosmos 482 va retomber sur Terre. D’ordinaire, ce genre d’évènement n’inquiète personne, car ces engins disparaissent lors de leur chute dans l’atmosphère. Mais là, la trajectoire sera totalement incontrôlée.
Impossible de savoir pour l’instant avec exactitude l’heure et le lieu de l’impact. « On sait que c’est à peu près entre 52 degrés nord et 52 degrés sud, donc ça peut effectivement toucher n’importe quel endroit du globe », affirme Benjamin Peter, de la Cité de l’espace à Toulouse. Autre question qui taraude les observateurs, la capacité de cette sonde de près de 500 kg à résister à sa rentrée dans l’atmosphère, qui nous sert de bouclier naturel.
Conçue pour résister à l’atmosphère infernale de Vénus
« Elle est conçue pour résister à 180 bars et pour résister à plus de 500 degrés, explique Benjamin Peter, donc c’est
dire si elle est dense, robuste. Donc elle va être difficile à brûler dans l’atmosphère, donc forcément, il va en rester un très gros morceau. » Cosmos 482 était prévu en effet pour résister à un séjour sur Vénus, où règne une pression infernale et plus de 400 degrés en surface, mais elle n’a jamais atteint sa cible.
Lors du lancement en mars 1972, l’un des étages de la fusée qui la transportait n’avait pas fonctionné, l’abandonnant autour de la Terre.
Cela fait 53 années qu’elle tourne au-dessus de nous, en cédant petit à petit à la force d’attraction de notre planète, jusqu’à ne plus résister. De premiers fragments étaient déjà retombés peu après le décollage, s’écrasant à l’époque en Nouvelle-Zélande, à côté de la petite ville d’Ashburton.
Un reportage édité p