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L’Afrique en mode « Mbeubeuss » des déchets électroniques

Le nombre de déchets électroniques croit de manière exponentielle en Afrique. Malgré la convention de Bâle qui interdit la circulation de déchets dangereux depuis 1992, les pays industrialisés envoient leur matériel de seconde main par conteneur dans les pays en voie de développement notamment en Afrique.

D’après la constatation de quelques experts réunis en colloque en mars 2012 à Nairobi au siège du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), en 2017 la quantité de ces e-déchets devrait dépasser celle générée par l’Europe et ce, en raison de la consommation de plus en plus importante d’ordinateurs, de téléphones portables, d’écrans plasma sur le continent africain.

En outre, selon l’ONU, le Ghana, le Nigeria, la Cote d’Ivoire, le Bénin et le Liberia seraient les pays de l’Afrique de l’Ouest les plus touchés ; le Royaume-Uni est le principal pays exportateur de produits électroniques neufs et usagés en Afrique, suivi, avec de grands écarts, par la France et l’Allemagne. En 2012, le Ghana avait prévu de stopper les importations de certains appareils électro-ménagers de seconde main mais cette décision n’a jamais été respectée.

Le problème en est que la plupart des pays africains n’ont pas encore de politique pour la gestion des e-déchets. Ainsi, le recyclage se fait de manière informelle, ce qui expose le continent à des dangers permanents, pouvant causer d’importants risques pour la santé et l’environnement.

Des substances dangereuses sont rejetées au cours de diverses opérations de démontage et d’élimination, les rejets étant particulièrement considérables lors du brûlage de câbles pour en extraire le cuivre et de plastiques pour réduire les volumes de déchets. Le brûlage de câbles en plein air est une source majeure d’émissions de dioxine, un polluant organique persistant, transporté sur de longues distances dans l’environnement, et qui se bio-accumule dans les organismes en remontant la chaîne alimentaire globale.

Les équipements électriques et électroniques renferment également des matières de valeur stratégique, en l’occurrence l’indium et le palladium, ainsi que des métaux précieux, tels que l’or, le cuivre et l’argent. Ceux-ci peuvent être récupérés et recyclés, devenant ainsi une source précieuse de matières premières secondaires et permettant, d’une part, de réduire la pression sur les ressources naturelles rares et, d’autre part, de minimiser l’empreinte écologique globale.

En Afrique, la Zambie et l’Ouganda ont réussi à imposer l’interdiction des importations des produits électroniques contrefaits et ceux dont le cycle de vie est de courte durée. L’heure est à la prise de conscience en vue d’éradiquer ce fléau qui n’est pas en phase de connaitre son épilogue.

 

Written by Fabienne

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