La journée Internationale de la Jeunesse est organisée dans un contexte marqué par une crise sanitaire sans précédent. En effet, le monde est placé sous le diktat de la pandémie de covid-19 qui a profondément changé notre manière de vivre. Celle-ci a également eu des effets énormes dans tous les domaines.
A plus de 10 000 Km de Dakar, s’est produit un phénomène qui a fini de toucher le monde entier. La covid-19 qui est apparue dans un marché de la ville de Wuhan, la capitale de la province du Hubei, située en Chine centrale a fini de faire le tour du monde. Partout, dans le monde, l’inquiétude a grossi partout pour laisser place à la terreur.
L’éducation, l’économie, la politique, les droits humains, les systèmes alimentaires, etc. sont profondément impactés. En effet, les répercussions liées à la covid-19 ont affecté l’ensemble du système alimentaire de beaucoup de pays et sont susceptibles de renforcer l’insécurité alimentaire dans le monde.
Face à cette situation, les communautés se sont organisé de différentes manières pour faire front contre la covid-19. En réalité, le contexte fait appel à un engagement individuel et collectif pour vaincre la covid-19 et relancer les économies fortement impactées par la crise sanitaire.
Dans cette riposte, les jeunes ne sont pas en reste. En effet, dans ce contexte, ils constituent aujourd’hui plus que jamais des piliers et des remparts solides sur lesquels la société mondiale peut s’appuyer pour bâtir le monde d’après la covid-19 et permettre de disposer de système alimentaire performant, résilient et autonome dans le respect de la santé de la planète. C’est probablement dans cette logique que la commémoration de cette édition est placée sous le thème « transformer les systèmes alimentaires : les innovations des jeunes pour la santé humaine et celle de notre planète » en réponse aux Objectifs du Développement Durable.
Pour information, c’est dans sa résolution A/RES/54/120 du 20 janvier 2000 que l’Assemblée Générale des Nations unies a approuvée « la recommandation de la conférence mondiale (des ministres de la jeunesse qui s’est tenue du 08 au 12 août 1998 à Lisbonne) tendant à faire du 12 août la journée Internationale de la Jeunesse. » Cette résolution a été également l’occasion pour l’Assemblée Générale de l’ONU de recommander « que des activités d’information soient organisées à tous les niveaux afin que la journée contribue à faire mieux connaître le Programme d’action, particulièrement auprès des jeunes. »
De bénéficiaires de politiques publiques des Etats, les jeunes sont, de plus en plus, positionnés comme des partenaires « importants dans les efforts mondiaux », notamment à travers la résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations unies. La Jeunesse correspond selon Michelle Cordelle (2001) à « l’aile marchante, innovante, dynamique, d’une société qui connaîtrait sans elle des changements moins amples, moins rapides, voire la stagnation. » C’est une catégorie sociale avec pleine d’idées, capables de faire face aux enjeux du monde et de répondre positivement aux problématiques de leur temps.
Selon le rapport Mondial sur la jeunesse en 2018, ils représentaient 1.2 Milliards de la population mondiale, soit 16 % de celle-ci. Mais cette donnée ne considère que ceux qui sont âgés entre 15 et 24 ans, en référence à la définition des Nations unis qui est différente de celle de la charte africaine de la Jeunesse (15 à 35 ans). D’ailleurs, « L’ONU reconnaît pleinement la grande diversité de la jeunesse mondiale.» La répartition de cette catégorie au niveau mondial est différente d’une zone géographique à une autre. En Afrique, la part des jeunes de moins de 24 ans est évaluée à 60 %. Elle représente ainsi pour l’Afrique 60 % de raisons d’avoir de l’espoir, 60 % d’opportunités et de richesses qu’il faut créer, encadrer afin de faciliter leur plein épanouissement et de profiter au mieux de leur esprit créatif. Au Sénégal, cette part de la population est estimée à 76,75 % de la population sénégalaise (15 – 35 ans).
En cette journée Internationale de la jeunesse, c’est cette catégorie composée de leaders et de gens talentueux qui ont du génie et de la détermination, mais qui fait face à de nombreux défis en termes d’éducation, de santé, de participation à la vie politique, d’emploi, etc. qui est invitée à réfléchir au sein de leur organisation et avec les institutions sur le thème de cette année pour trouver des solutions durables susceptibles de transformer les systèmes alimentaires.
Ce thème prend en compte les enjeux actuels du monde notamment « la santé, l’environnement et les systèmes alimentaires ». Il est important au regard du mode de fonctionnement de nos sociétés et l’importance de l’agriculture dans celle-ci de réfléchir ensemble sur les mécanismes à adopter pour que les jeunes s’intéressent davantage sur les chaînes de valeur agricoles et favoriser le consommer local auprès de la nouvelle génération. Selon la FAO, la part de l’agriculture dans le PIB total des pays subsahariens est de 15 % avec de fortes disparités, car dans certaines économies leur part est supérieure à 50 %. Elle emploie également une part considérable de la population africaine et constitue l’une des meilleures solutions pour « l’éradication de la faim et l’amélioration de la sécurité alimentaire ».
Les incendies qui se sont déclarés ces derniers jours dans beaucoup de pays aussi bien en Afrique, en Europe, qu’en Amérique, sont un signe plus qu’évident du changement climatique et de ses effets sur l’environnement. Ceux-ci devraient alors amener toute la communauté internationale, notamment la jeunesse, à s’intéresser et à s’engager un large plaidoyer pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il convient quand même de faire remarquer, avant de conclure ce texte, que dans ce triptyque qui semble regrouper le thème, les jeunes sénégalais mènent de nombreuses et belles initiatives pour jouer leur partition. Des réflexions menées autour d’une table ou en visioconférence, aux actions concrètes réalisées sur le terrain, en passant par les activités de sensibilisations, les jeunes du Sénégal font état de tout leur talent et savoir-faire pour la préservation de la santé humaine et celle de la planète.
Mouhamadou Ndimblane
Inspecteur de l’Education Populaire de la Jeunesse et des Sports
