Des étudiants de l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) de Matam ont décrété 72 heures de grève renouvelable hier mardi. Ils réclament le paiement de cinq mois d’arriérés de bourses.
Après cinq (05) longs mois d’attente sans entrer en possession de leurs bourses, des étudiants en première année de l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) de Matam, ont décrété hier, mardi 11 mars 2025, 72 heures de grève renouvelable pour dénoncer l’inaction des autorités et exiger une résolution immédiate de leur situation. Ne pouvant plus faire face aux difficultés qui les tenaillent au quotidien, malgré les nombreuses complaintes à l’endroit de la Direction, les apprenants ont décidé de recourir à cette mesure pour faire entendre leurs voix.
«Nous réclamons nos bourses après cinq mois d’attente. Ces bourses qui sont cruciales pour notre parcours académique et professionnel, nous permettent non seulement de subvenir à nos besoins essentiels dont le logement, la nourriture et la santé. Mais aussi de nous concentrer pleinement sur nos études », déclare Khaty Sow, étudiante en première année à l’ISEP de Matam. Jugeant que « les difficultés que rencontrent les institutions, dans le processus administratif, ne devraient aucunement pénaliser le bon déroulement des études et la réussite de l’année universitaire des étudiants».
Venus des autres régions du Sénégal, souvent sans point de chute, les jeunes étudiants n’ayant ni logement ni nourriture et aussi qui ne bénéficient d’aucune prise en charge sanitaire, se débrouillent pour vivre. Selon Ousmane Thiongane, étudiant en première année, les apprenants cotisent pour se nourrir, pour le loyer, et pour le paiement des factures d’eau et d’électricité. « Les conditions sont vraiment difficiles, nos familles sont fatiguées et nous passons tout le temps à demander ou solliciter de l’aide de certaines personnes de bonne volonté pour subvenir à nos besoins », fait-il savoir. Avant d’annoncer que « les conditions de vie se sont détériorées durant ce mois de Ramadan et de Carême où des étudiants n’ont que du café chaud pour la rupture du jeûne ».
Ainsi, les grévistes qui n’écartent pas la radicalisation, sollicitent-ils la bienveillance des autorités compétentes, pour une prise en charge efficace de cette situation, afin qu’ils effectuent les versement des bourses dans les plus brefs délais.