L’image peut aider à une conscientisation des populations quant à l’existence réelle de la maladie de Covid-19, estime Delphe Kifouani, chef du département Métiers des arts et de la culture de l’Ufr Crac (Civilisations, religions, arts et communication) de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Il a souligné ce point devant la presse en marge d’un colloque de deux jours (13-14 juillet) centré le thème «Filmer les malades du Covid-19, l’expérience de soi et des autres». Cette rencontre est organisée en collaboration avec la délégation Wallonie-Bruxelles à Dakar et l’Institut français de Saint-Louis.
Ce colloque a été rythmé par la diffusion de cinq films documentaires réalisés sur la pandémie et à travers lesquels des malades témoignent sur leur expérience. «Dans notre société, regorgeant d’analphabètes et marquée par son oralité, l’image peut aider à mieux comprendre, car ces films documentaires ne sont pas des fictions, mais bien réels», affirme M. Kifouani. «Une série de témoignages peut aider à nourrir la recherche scientifique», estime-t-il, appelant à «développer notre propre recherche et approche de la maladie», pour «ne pas se contenter des travaux des autres».
Ces films ont été réalisés dans un but scientifique, mais avec le rebond de la maladie notée ces dernières semaines, il n’exclut pas de demander aux personnages l’autorisation de les diffuser à grande échelle pour mieux conscientiser les masses sur la réalité de la pandémie. Marc Monsalier, directeur délégué de l’Institut français de Saint-Louis, rappelle que «ce projet a coïncidé avec une période où l’institut était fermé et toutes les activités se faisaient en ligne». Ce qui représentait «(…) une occasion de s’occuper tout en contribuant à la sensibilisation contre le Covid-19», a-t-il fait valoir.
Goudiaby Mélanie Sadio, conseillère à la délégation Wallonie-Bruxelles Sénégal, soutient qu’il était très important pour cette institution d’apporter sa contribution à la lutte contre la pandémie. L’Ugb a eu ce déclic en prenant l’initiative de sensibiliser par l’image et l’expérience sur la base des témoignages de ceux qui ont vécu cette maladie, souligne-t-elle, notant que la stigmatisation était telle que la sensibilisation était salutaire.
Aps