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USA: À cause des gros salaires annoncés dans la tech, les étudiants se ruent vers les filières IT

Les emplois dans l’IT, s’ils sont parmi les mieux payés aujourd’hui, risquent de perdre tout leur prestige dans les 10 prochaines années. Il y a en effet de quoi s’inquiéter quand on voit l’affluence vers les filières et formations IT, à cause des rapports sur les perspectives de salaires dans la tech ou encore les déclarations selon lesquelles il y aurait une pénurie de talents, donc un chômage faible. Résultat, on voit se développer à une grande vitesse des formations intensives ou de courte durée, des formations qui sont censées faire naitre des développeurs capables de faire face aux défis de la programmation, afin de résoudre le supposé déficit entre les offres d’emploi en informatique et le nombre de demandeurs disponibles.

En France, la Grande École du Numérique en est un exemple parmi tant d’autres ; cette initiative d’envergure nationale visant à démocratiser la programmation et les formations en informatique pour répondre à un certain besoin de talents dans le numérique. Avec ses formations de courte durée et son dernier bilan de 23 % de CDI à la sortie, certains estiment que même si elle peut donner une chance à de grands talents de réussir, la Grande École du Numérique risque plus de contribuer à saturer le marché de l’emploi IT ; ce qui serait préjudiciable à terme pour les salaires.


Aux USA, le constat semble assez alarmant. Dans les universités, les étudiants se ruent vers les filières informatiques, d’après un rapport du New York Times. Attirés par la perspective d’emplois bien rémunérés et de haut niveau, ils se précipitent en nombre record vers l’informatique, au point où les classes sont surchargées et les professeurs débordés. Certains étudiants sans expérience en informatique se précipiteraient également vers ces filières, parce qu’elles semblent être à la mode et bien payées, et non parce qu’elles les intéressent vraiment. L’acquisition de compétences en informatique est aussi vue comme une voie rapide vers l’emploi, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la banque et la génomique, qui intègrent des techniques informatiques plus sophistiquées.

Sur les campus à travers le pays, des principales universités d’État aux petites universités privées, la demande croissante de formation en informatique par les étudiants dépasse de loin l’offre de professeurs. Le nombre d’étudiants de premier cycle des filières informatiques a plus que doublé entre 2013 et 2017, tandis que le nombre de professeurs titulaires n’a augmenté que d’environ 17 %, selon la Computing Research Association, une organisation à but non lucratif qui rassemble des données d’environ 200 universités.

Notons au passage qu’il est difficile d’avoir des professeurs parce que des géants de la technologie et d’autres grandes entreprises recrutent non seulement les professeurs enseignants dans les universités, mais également les nouveaux PhD. Le nombre de PhD, quant à lui, n’a pas beaucoup augmenté ces dernières années. Il est passé de 11 000 à seulement 12 700 entre 2013 et 2017 : les salaires d’entrée élevés incitent en effet bon nombre d’étudiants à s’arrêter au premier cycle pour entrer dans le secteur privé au lieu de poursuivre leurs études, limitant ainsi le nombre de futurs professeurs.

« La demande [de formations en informatique] est sans limite », a déclaré Don Fussell, président du département informatique de l’Université du Texas à Austin. L’université cherche à embaucher plusieurs professeurs en informatique cette année, mais la concurrence entre les universités pour avoir les meilleurs candidats est féroce, dit-il. Autrement dit, en plus du fait que les étudiants se ruent vers les filières IT, il n’y a plus de professeurs pour les enseigner ; les professeurs et les futurs professeurs étant embauchés par le privé. La relève sera donc difficilement assurée. On risque de se retrouver les années à venir non seulement avec un marché saturé, mais également avec un niveau de compétences plus faible.

developpez.com

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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