Au Sénégal, lors d’une cérémonie en présence de Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, le président Macky Sall a évoqué l’éducation. Paradoxe, alors que le chef de l’Etat a souligné les lacunes du système pédagogique au Sénégal, il a également confirmé la fermeture des écoles du groupe Yavuz-Selim, proche du leader Fethullah Gülen.
Ce n’est pas la première fois que Macky Sall, devant son ministre de l’Education, n’est pas tendre avec le système éducatif : « Il faut le reconnaître et avoir le courage d’y faire face, dans nombre de nos pays, la qualité du système éducatif fait débat ».
Au Sénégal, 25% du budget, plus de 1,1 milliard de dollars, est dédié à l’enseignement. Formé à l’ancienne méthode, Macky Sall s’interroge aussi sur l’utilisation du numérique dans la formation : « Le risque nous le savons, est de voir le copié-collé inhiber tout effort de réflexion et de raisonnement ».
Macky Sall veut donc que l’éducation soit de meilleure qualité. Mais juste après ce discours, le chef de l’Etat a pourtant confirmé la fermeture d’un des meilleurs groupes scolaires du Sénégal, le groupe Yavuz-Selim à la demande de l’Etat turc : « L’Etat du Sénégal, considérant la demande de l’Etat turc, a décidé d’interrompre les activités d’enseignement de mouvement Gülen au Sénégal ».
Toute la difficulté de diriger sous la pression diplomatique. La majorité des 3 000 élèves de Yavuz-Selim attendent toujours une solution, car il n’y a plus de place dans les écoles d’excellence du Sénégal.