C’est ce qu’on appelle voir ses espoirs douchés. Après une petite année d’existence, le campus londonien de l’université de Galles du Sud a dû fermer ses portes en juillet sans n’avoir jamais vu l’ombre d’un étudiant fréquenter l’un de ses cursus.
Pourtant l’université galloise avait visé des matières professionnalisantes et au fort potentiel attractif : droit, finance et sécurité de l’information en tête. Elle espérait ainsi capter les candidatures de nombreux étudiants étrangers. Mais ce positionnement stratégique n’a pas su convaincre, dans une métropole à l’offre académique parmi les plus riches du monde, comptant près de quarante institutions dans le supérieur.
Avec ses quatre campus à travers le Pays de Galles, l’université de Galles du Sud avait investi 750 000 livres (un million d’euros) en 2014 pour ouvrir cette antenne londonienne, signale The Independent. Le retrait prématuré du projet d’établissement coûtera 319 000 livres (430 000 euros) aux contribuables gallois – soit la part dépensée du budget – et met en péril plus 75 emplois, précise le quotidien.
Deuxième faillite pour l’université de Galles du Sud
Accusée de « gaspiller l’argent du contribuable » par Angela Burns, la ministre de l’éducation galloise, l’institution se défend d’une mauvaise gestion. Dans les colonnes du site d’information Wales Online, elle rejette la faute sur le gouvernement Cameron et les nouvelles conditions d’attribution des visas pour les étudiants étrangers, « dont la complexité a grévé la viabilité du projet ».
Ce qui n’empêche pas Angela Burns de s’interroger sur le bien-fondé de la décision d’ouvrir un nouveau centre à Londres, « alors que l’université était déjà en train de fermer son campus dans la ville de Caerleon (Pays de Galles) ». Un sentiment partagé par Gareth Morgans, représentant du syndicat GMB au Pays de Galles, qui s’offusque que le budget de l’établissement londonien n’ait pas été utilisé pour éviter la faillite de celui de Caerleon « en réparant les infrastructures abîmées et en recrutant de nouveaux étudiants ».
Matteo Maillard
Journaliste au Monde