Le Pr Souleymane Bachir Diagne a demandé de réfléchir sur un élargissement de l’enseignement de la philosophie au-delà de l’idée émise par le président Macky Sall de débuter l’initiation à cette discipline dès la classe de Seconde. C’était lors de l’ouverture du colloque international organisé en hommage à sa personne et à son œuvre.
Une généralisation de l’enseignement de la philosophie dès la classe de Seconde. L’idée avait été émise, cette année, lors de la remise des prix du Concours général, par le président Macky Sall qui regrettait l’absence de distinction dans cette matière. Pour le Pr Souleymane Bachir Diagne, il faut réfléchir aussi au-delà de l’initiation à la philosophie, dès la classe de Seconde, à une autre forme de généralisation de son enseignement. Il a ainsi pris exemple sur l’Université américaine de Columbia où il enseigne depuis une dizaine d’années. « Aujourd’hui, à Columbia, il est exigé que tous les étudiants en deuxième année aient un enseignement de l’histoire de la philosophie, quelle que soit la spécialisation qu’ils envisagent. Que vous décidez de faire carrière dans l’astrophysique, dans la chimie, l’ingénierie, etc., vous aurez cet enseignement qui s’appelle western civilisation qui est un enseignement de tous les grands textes constitutifs de l’histoire de la philosophie occidentale de Platon à Franz Fanon. Voilà le genre d’élargissement à quoi il faut penser », a-t-il expliqué. Ces propos ont été tenus en marge du colloque international qui lui est consacré par la Société sénégalaise de philosophie (Sosephi), en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Cette rencontre de trois jours a débuté le 20 décembre 2017 à Dakar. Pour celui qui a participé à la formation de plusieurs philosophes sénégalais et africains pendant des décennies, au Département de Philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le président Macky Sall a donné une orientation qui est la bienvenue. « Il faut donc que l’Inspection générale de l’enseignement de philosophie mette cela en musique. Il faut aussi que nous soyons très attentifs à la manière dont nous allons penser un cursus cohérent qui puisse nous mener de la classe de Seconde à la Terminale », a suggéré M. Diagne.
Selon lui, l’enseignement de la philosophie accompagne la réflexion des étudiants. C’est pour cette raison qu’il a affirmé que c’est un enseignement terminal. C’est-à-dire un moment où l’élève a cumulé un certain nombre de connaissances. « C’est que la discipline de la philosophie permet de réfléchir à ce que l’on connait déjà, à poser les questions radicales qui prennent les choses à la racine, qui concernent les conditions, la nature, les exigences de la connaissance, mais également sa finalité. La connaissance elle-même n’a pas de valeur véritablement. Il faut connaitre pour agir selon le juste, le bien, le vrai ». Au vu de tout cela, pour Souleymane Bachir Diagne, il est important que cet enseignement soit généralisé au-delà de la seule classe de Terminale.