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Comment des étudiants pourraient bientôt gagner de l’argent en enseignant dans les écoles

enseignant dans les écoles

Des étudiants en soutien, quelques heures par semaine, dans les classes du premier et second degrés, c’est un point de la loi Blanquer sur « l’école de la confiance », débattue à l’Assemblée nationale. On vous explique comment cela va se passer.

C’est l’un des points de la loi Blanquer sur « l’école de la confiance » qui est examinée depuis lundi 11 février à l’Assemblée nationale : des assistants d’éducation pourraient bientôt enseigner et être payés. L’objectif est double : combler des pénuries dans certaines matières ou secteurs en tension et fidéliser les candidats aux métiers de l’enseignement.

Depuis cette annonce dans le projet de loi, les interprétations sont multiples et les réticences nombreuses, notamment du côté de syndicats. Explications sur ce qui pourrait vraiment être mis en place.

Pourquoi parle-t-on d’assistants d’éducation ?

Non, les surveillants, autrement dit les « pions », ne donneront pas des cours à la place des professeurs. C’est pourtant ce qui a pu être (mal) compris ces derniers jours. La confusion vient du terme d’assistants d’éducation. Les surveillants, dans les écoles ou collèges, sont effectivement embauchés sous cette qualification. Mais ce ne sont pas eux qui sont évoqués dans le cas de la loi Blanquer.

Ce sont bien des étudiants inscrits dans un cursus diplômant les préparant aux concours de l’enseignement ou de CPE (conseiller principal d’éducation) qui pourront « exercer progressivement des missions d’enseignement intégrées à leur parcours de préprofessionnalisation », indique le projet de loi. C’est ce qui est appelé le pré-recrutement.

Et ils seront embauchés, eux aussi par l’Éducation nationale sous la qualification d’assistants d’éducation. Cette option, retenue par le Gouvernement plutôt qu’un contrat d’apprentissage ou un statut de contractuel, permet « un recrutement sur trois années au sein d’un même établissement » et « une jonction entre la durée du cursus et le positionnement du concours ».

Concrètement, comment cela va s’articuler ?

Les étudiants seront recrutés, à partir de la deuxième année de licence, à raison de huit heures par semaine (deux demi-journées), dans un même établissement ou une même école situés à proximité de l’université où l’étudiant se trouve en formation. L’engagement est de trois ans. Chaque étudiant aura un tuteur.

« Cependant, il ne s’agit bien sûr pas de mettre des étudiants de deuxième année de licence seuls devant une classe entière, expose un amendement présenté par Fannette Charvier, députée LREM de la 1re circonscription du Doubs. L’idée est de leur confier des responsabilités de façon graduelle et accompagnés par un tuteur. Par exemple, un étudiant en licence 2 pourra faire du soutien scolaire, une licence 3 des APC (activités pédagogiques complémentaires) en petit groupe et en master 1 un remplacement devant une classe. »

Quels secteurs d’enseignement seront priorisés ?

Les académies où les professeurs manquent et les matières en tension seront privilégiées. Le dispositif pourrait être mis en place dès la rentrée 2019.

« Dans le premier degré (école), le dispositif serait mis en œuvre dans les académies déficitaires en termes de viviers de candidats aux concours de professeurs, poursuit le projet de loi. Dans le second degré (collèges et lycées), l’ensemble des académies serait concerné, avec un ciblage prioritaire sur les disciplines qui connaissent les plus fortes tensions en matière de recrutement (mathématiques, lettres, anglais, allemand). »

Combien d’étudiants le gouvernement espère attirer ?

« L’objectif de recrutements annuels dans ce dispositif s’établit à environ 3 000 personnes par année scolaire, indique encore le projet de loi. Cet objectif reste cohérent avec le nombre d’inscrits aux concours, soit pour le premier degré, 16 796 (6 154 présents) dans les académies déficitaires, et, pour le second degré, au niveau national, 16 184 (8 332 présents) dans les disciplines en tension. » Pour 2019 et 2020, l’objectif serait plutôt de 1 500 prérecrutements.

Il y aura également une rémunération à la clé, sur le principe d’un CDD. En L2, le jeune touchera 683 euros par mois, 963 euros l’année suivante et 980 euros en master 1. Cette somme peut s’ajouter à une bourse.

ouest-france.fr

Written by Fama

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