Moins d’un tiers des étudiants obtiennent leur licence générale ou professionnelle en trois ans. Un fort taux d’échec que confirme l’étude annuelle du ministère de l’Enseignement Supérieur publiée le 21 novembre. C’est à l’université d’Angers que l’on a le plus de chance de réussir sa licence en France.
En plein débat sur la réforme de l’entrée à l’université, le ministère de l’Enseignement supérieur a publié, mardi 21 novembre, les résultats de son étude annuelle (1) sur le taux de réussite en licences générale et professionnelle.
Un tiers abandonne dès la première année
Premier constat, le taux d’échec reste très important. Moins d’un tiers des étudiants (28 %) obtiennent leur licence trois ans après être entrés à l’université. 13 % ont besoin d’une année supplémentaire. Ainsi, 41% des étudiants obtiennent leur licence en 3 ou 4 ans.
Lire aussi. Pourquoi il était urgent d’adopter un nouveau Plan étudiants
Ce taux d’échec important s’explique par le nombre élevé d’étudiants qui abandonnent leurs cursus en cours d’année. Ils sont un tiers (31 %) à renoncer dès la première année et 13 % après la licence 2. Une fois arrivés en troisième année, les étudiants sont bien moins nombreux à abandonner, quitte à devoir redoubler.
Les filles réussissent mieux que les garçons
Avec une différence de douze points entre les taux de réussite, les filles réussissent mieux que les garçons : 46 % des étudiantes obtiennent leur licence en trois ou quatre ans, contre 34 % des étudiants. Un écart qui s’est creusé : la différence entre les deux sexes n’était que de dix points l’an dernier.
La filière du bac déterminante
Autre question soulevée par les débats autour de la réforme universitaire, l’ouverture des licences générales aux bacheliers professionnels et technologiques. Selon l’étude, seuls 8 % des bacheliers professionnels parviennent en L2 après un ou deux ans en L1. Soit six fois moins que la moyenne. Pour y remédier, le gouvernement propose de rendre obligatoire des cours de remise à niveau à l’entrée à l’université, ou d’étaler l’obtention de la licence en quatre années lorsque cela est nécessaire.
Des efforts qui doivent permettre à tous de rattraper leur retard et de réussir en L3 ou en licence professionnelle. Car l’étude montre aussi que les taux de réussite des bacheliers professionnels (75%) et technologiques (77%), une fois parvenu en troisième année, ne sont pas très éloignés des taux moyens.
Lire aussi. Pour réduire l’échec des étudiants, les universités innovent
Neuf bacheliers sur dix échouent en Paces
Connue pour être l’une des plus sélective, la première année commune aux études de santé (Paces) ne réussit qu’à un bachelier sur dix lors de sa première tentative (2). De quoi le décourager, puisqu’un peu moins d’un sur deux s’y réinscrit l’année suivante. Les chances de réussite de ces redoublants sont alors pratiquement de moitié.
À l’inverse, les étudiants en lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales obtiennent le plus facilement leur licence avec un taux de réussite de 42,5 % en trois ou quatre ans.
Angers, championne de la réussite
Si les disparités sont fortes entre les filières, elles le sont aussi entre les universités. En France, c’est à l’université d’Angers où les étudiants réussissent le mieux leur licence, avec 55,5 % de taux de réussite. Dans l’Ouest, loin derrière Angers, l’université Bretagne Sud affiche un taux de réussite de 47,9 % en licence, devant Rennes 1 (47,8 %), Brest (47,7 %), Nantes (45,6 %), Rennes 2 (44,3%), Le Mans (41,8 %) et Caen (39,1 %).
(1) Étude basée sur les bacheliers ayant obtenu leur baccalauréat en 2012 et ayant intégré l’université la même année.
(2) Pour les bacheliers ayant obtenu leur baccalauréat en 2014.