Un établissement secondaire de Gloucester – la Stroud High School – a introduit des mesures strictes pour limiter l’addiction de ses élèves aux écrans, souligne le quotidien britannique The Guardian. Dorénavant, des règles encadrent l’utilisation du téléphone portable à l’école : les élèves de 11 à 14 ans n’ont pas le droit d’allumer leur smartphone au sein de l’établissement. Les deux années suivantes, l’emploi du téléphone est limité au temps du déjeuner, avant d’être autorisé en dehors des cours pour les élèves du 12e niveau, soit à partir de à l’âge de 16 ans. L’établissement accueille des filles de 11 à 18 ans ainsi que des garçons pour les deux dernières années.

Une surexposition nocive

Ces nouvelles règles doivent permettre de limiter les dérives liées aux nouvelles technologies, notamment chez les jeunes filles. Certaines utilisaient leur téléphone portable pour compter leurs pas, surveiller le nombre de calories qu’elles ingéraient et sauter des repas lorsque cela leur semblait nécessaire. Une tendance encouragée par l’utilisation abusive des réseaux sociaux, comme le témoigne la professeure principale Cindi Pride au journal anglais :

Les filles sont constamment en train de se comparer. ‘Elle a de plus beaux cheveux, de plus beaux habits, de meilleures vacances.’ Les gens ne postent jamais que les meilleures parties de leur vie [sur les réseaux sociaux]. Cette comparaison constante est nocive.”

Plus tôt dans l’année, un sondage mené au sein de l’école a montré que la moitié des élèves gardent leur téléphone au lit. Surtout, une majorité des enfants âgés de 11 à 14 ans a exprimé le besoin de maîtriser davantage leur utilisation des réseaux sociaux, selon The Guardian. Cindi Pride ajoute :

Si ce n’est pas un cri du cœur, je ne sais pas ce que c’est. Ils veulent plus de maîtrise et ne savent manifestement pas comment y parvenir, sinon ils le feraient par eux-mêmes. Il faut les aider. L’école est un endroit où ils devraient avoir l’occasion d’apprendre, de s’amuser, de tisser de vraies amitiés et pas seulement se parler sur Snapchat alors qu’ils sont dans la même pièce.”

Les bienfaits de la “désintox numérique”

Libby, une élève de l’’établissement âgée de 14 ans, admet avoir été surprise par l’introduction de ces nouvelles règles, mais en avoir finalement compris le sens. Ses camarades partagent son point de vue. Par ailleurs, 400 adolescents et adultes de l’école ont pris part à une semaine de désintoxication numérique, pendant laquelle ils ont coupé tous leurs appareils électroniques. Jess, 16 ans, mesure les bienfaits du temps qu’elle a passé loin des écrans :

J’avais du mal avec mes devoirs. Généralement, tu écris une phrase et tu vas sur Snapchat. Et tu réécris la même phrase. Le travail à la maison devrait durer une demi-heure et au final il dure une heure et demie. Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas aussi bien travaillé.”