Samedi dernier à l’hôpital général de Kisangani, un patient atteint du Covid 19, est décédé faute d’oxygène pour faire fonctionner son respirateur.
Il s’agit du dernier décès en date survenu dans cet hôpital, selon le Docteur Maurice Kongoto, médecin directeur de cet établissement de santé, joint au téléphone par Pamela Amunazo, correspondante de la BBC à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo.
« Le samedi nous avions connu un patient avec détresse respiratoire qui devrait bénéficier nécessairement d’oxygène, fort malheureusement il n’y avait pas d’électricité et le temps de s’apprêter pour transférer, le patient nous a quitté. Il fallait appeler par-ci par-là, on nous a quand même donné le courant l’après-midi mais le patient était déjà décédé », raconte le médecin.
Des drames qui sont loin d’être rares d’après le soignant.
« Il nous arrive souvent de perdre des patients parce qu’on ne sait pas utiliser cet appareil qui demande bien sûr l’énergie », témoigne-t-il.
Jeudi dernier, les responsables du Comité multisectoriel de la riposte (CMR) à la pandémie de Covid-19 du pays se sont inquiétés des « coupures d’électricité » dans les centres de prise en charge des malades, au moment ou le nombre des cas et de décès augmente sensiblement.
« Les coupures d’électricité deviennent de plus en plus récurrentes dans les différents centres de traitement Covid-19 », a alerté jeudi le CMR dans son bulletin sur la situation épidémiologique.
Le manque de fourniture régulière d’électricité pénalise également l’usine qui fabrique l’oxygène à Kinshasa, selon l’épidémiologiste Jean-Jacques Muyembe qui préside ce comité. Le 5 décembre, il avait alerté sur une pénurie d’oxygène dans les hôpitaux tout en annonçant la survenue de la deuxième vague de cas dans le pays.
Sur le terrain, les équipes médicales tentent de faire face du mieux qu’elles peuvent mais elles se trouvent souvent démunies.
« On assiste impuissamment aux décès des patients qui ne devraient pas en réalité mourir », déplore le docteur Maurice Kongoto.
« Nous n’avons pas le choix, il nous arrive parfois de rechercher des groupes électrogènes et de suppléer si on a le carburant et de les mettre sous oxygénateur. S’il n’y en a pas, comprenez que nous fonctionnons avec les moyens du bord », dit-il.
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