Les vacances de printemps dans les universités d’Algérie devaient commencer le 21 mars, mais le ministre de l’Enseignement supérieur a décrété qu’elles seraient avancées et commenceraient donc ce dimanche 10 mars.

Cette décision “constitue sans doute le premier grand test pour la mobilisation populaire après le succès des marches pacifiques”, estime le site algérien Tout sur l’Algérie.

Sous la pression de la communauté universitaire, notamment de recteurs et de membres de l’opposition, les résidences universitaires ont finalement obtenu l’autorisation de rester ouvertes jusqu’au 21 mars.

Les étudiants se sont fortement mobilisés toutes ces dernières semaines pour manifester contre la candidature à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika.

Ils constituent une force de tout premier ordre avec de puissants relais sur les réseaux sociaux, et leur réaction n’a pas tardé, indique Tout sur l’Algérie : nombre d’entre eux ont aussitôt après l’annonce du ministre lancé des appels “à occuper les facultés et à ‘retourner à la fac’ dès dimanche”.

Une mobilisation à venir déterminante

La décision du gouvernement, alors qu’un avion gouvernemental était ce dimanche en route vers la Suisse où est hospitalisé le président Bouteflika, vraisemblablement pour rapatrier ce dernier en Algérie, est vécue comme une provocation et une tentative de “musellement de l’université algérienne”.

Elle contraint notamment de très nombreux étudiants à rentrer dans leurs wilayas éloignées de la capitale et des principaux centres universitaires.

La force de leur appel à résister à cette mesure d’éloignement, par des marches, des occupations d’universités, des rassemblements et des manifestations dès ce dimanche et dans les tout prochains jours, sera donc “cruciale pour la suite du mouvement car ils sont le souffle qui a maintenu le mouvement populaire en vie entre un vendredi de protestation et un autre”, estime le site. A Bouira, en Kabylie, une grève générale dans l’université et une marche pour le lundi 11 mars ont été décrétées par les étudiants

Le journal ne doute guère de la poursuite de la mobilisation des étudiants mais s’inquiète des conséquences de ce bras de fer : “la survenue de violences lors des manifestations qu’organiseront les étudiants ce dimanche est probable et s’il arrive que ces violences soient graves, elles entacheraient le mouvement de protestation pacifique d’une façon qui pourrait être irrémédiable et donnerait un coup sérieux au moral de tous les citoyens, puisqu’avec près de deux millions d’étudiants dans le pays, il est permis de dire qu’il y a au moins un étudiant par famille algérienne.”

courrierinternational.com