Dans ses séries de conférences qu’elle organise portant sur différents thèmes, la faculté des lettres et sciences humaines a abrité dans l’amphi B de son bâtiment, une conférence portant sur le thème ci après :
« La toponymie au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Etat des lieux, enjeux et perspectives »
La conférence a eu lieu ce mercredi 13 mai 2015 dans ledit lieu de la faculté des lettres et sciences humaines et a été animée par le professeur Alioune Ba du département de géographie. Dans la perspective de réécrire l’histoire générale de l’Afrique, le professeur est l’un des hommes qui pensent que la question de la nomination est quelque chose d’essentiel dans l’histoire, le vécu et l’avenir d’une société.
A ce titre, il estime que le contexte mondial est marqué par une évolution culturelle et sociale importante, et que le continent africain en général et ses intellectuels en particulier restent écartés ou autrement dit n’ont pas toujours eu la possibilité de se prononcer sur ces questions et donner une version plus réaliste et vraisemblable des toponymes des espaces, terroirs et territoires africains. En plus de ceci, nous constatons que les hommes ou organisations internationales chargées de traiter la question, traînent beaucoup de lacunes dans l’histoire de l’Afrique surtout pour ce qui concerne les années 1969-1970.
Vu l’ampleur de la tâche, le Professeur Ba pense utile que chaque pays du continent, pour la compréhension de sa propre histoire, s’attelle à la reconstitution méthodique de la sienne. Après les nombreuses erreurs commises par le colonisateur dans la traduction des langues (FIMLA à la place FUMELA – JILOOR transcrit par GUILOR, etc.) il reste important pour nos sociétés de se pencher sur cette question de toponymie d’autant plus que 36 ans après la question reste d’actualité et que d’aucuns disent qu’une société qui n’est pas bien informée sur elle-même ne peut façonner son avenir.
Evidemment, de nombreux défis sont à relever par rapport à cette question. Défis liés aux confusions laissées par la colonisation entre les ethnies, dans l’incohérence entre la toponymie et la langue des terroirs et autres.
Le Sénégal représente véritablement un territoire de choix pour l’étude des toponymes quand nous voyons que certaines de ses villes comme St Louis et Rufisque sont exceptionnelles par rapport à cette problématique pour avoir gardé leur nom de terroirs (St Louis- Ndaar Guedji ; Rufisque- Teung Guedji). Autant d’atouts à valoriser.
Pour y parvenir, il est important de noter que la question reste transdisciplinaire et interpelle par conséquent tous les chercheurs :
- Qu’ils soient historiens quand nous savons que le colonisateur a joué sur la nomination de nos terroirs et territoires pour légitimer sa mission ;
- Qu’ils soient économistes quand nous savons que cette question est importante pour le développement de nos pays ;
- Qu’ils soient géographes quand nous savons que des disciplines comme la cartographie, la topographie etc. accordent une importance capitale à la standardisation et nomination des espaces ;
- Qu’ils soient géopolitiques, qu’ils soient sociologues…
La toponymie est un enjeu de l’aménagement du territoire dans la mesure où elle est la rencontre entre l’espace et le culturel. En même temps, elle est un enjeu éminemment politique. En conséquence, la réhabilitation de notre patrimoine a besoin de la reformulation des principes, des règles et des procédures à respecter dans la dénomination. Dans la mesure où « l’acte de nommer n’est ni gratuit ni fortuit » selon le Professeur Ba, il va falloir travailler à l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs comme ceux liés à : (i) l’ouverture d’un champ de recherche aux sciences sociales pour une meilleure connaissance de l’espace et des flux ; (ii) la gestion rationnelle de la masse des données concernant les noms de lieux au Sénégal et en Afrique ; (iii) la production d’un dictionnaire de toponymie et autres.
Aucun commentaire
On sent que les choses bougent bien à l’université cheikh anta. bon courage
Je suis allé à cette conférence mais l’information n’était pas bien passée. On est nombreux au département de géographie et à la fac lettres et on n’est pas capable de remplir cet amphi de rien du tout et pour un thème aussi important ? Désormais vous le gens du Journal Universitaire vous devez nous aider à avoir les informations de ce genre car la connaissance nous intéresse aussi et on voit suit.