« Dangey wattou han ? » « Dangey watu han ? » (« Tu veux te raser ? » « Tu veux te raser han ? »)
Telle est la phrase magique qu’ils utilisent pour attirer les clients. Ces étudiants coiffeurs utilisent leurs tondeuses pour mener à bien leur business au sein de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Comme tout étudiant, ils fréquentent les amphis et les salles de révision, mais leur particularité est qu’ils passent leurs créneaux dans le hall du pavillon J (leur salon de coiffure plein air) à accumuler des pièces même s’ils prétendent qu’ils en ont peu. Ce petit revenu leur permettra en partie de subvenir aux besoins documentaires et matériels pour les études, mais aussi aux besoins alimentaires et parfois d’envoyer de l’argent aux parents.
Ils ne sont pas des coiffeurs professionnels mais ils n’ont rien à envier a ces derniers, car de Davala au Black, en passant par Dégradé, Rasé et autres, ils finissent toujours par vous faire vos coupes préférées à seulement 300 FCFA. Les clients comptent plus de 300 raisons pour venir frapper à leur porte.
Les étudiants le trouvent très avantageux puis qu’ils leurs permettent de se raser au sein du campus à un prix abordable et d’avoir la même coupe que celui qui s’est rasé hors du campus à 700 ou 1000 FCFA.
Cependant, le surplus de ces étudiants-coiffeurs sur le lieu voit la concurrence naître d’où la nécessité pour eux-mêmes d’aller désormais à l’assaut de la clientèle. On peut noter aussi que cette clientèle se fait rare, probablement en raison des conditions d’hygiène douteuses se sont progressivement installées avec la poussière et le déficit de ramassage des cheveux coupés qui traînent par terre.
Compte tenu de ce business qui s’avère rentable pour ceux qui le pratiquent et qui ont du mal à l’abandonner, l’autorité du campus pourraient potentiellement penser à l’organiser, en leur trouvant peut-être des locaux dédiés et en réglementant ces pratiques qui s’exercent avec une grande consommation des ressources énergétiques publiques. A défaut de parvenir à une telle situation, c’est un désordre indescriptible qui risque de s’installer au fur et à mesure que les effectifs d’étudiants-coiffeurs grossissent et que la concurrence fait rage dans ou à côté des pavillons qui les abritent.