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Maroc : des étudiants congolais dorment devant leur ambassade pour réclamer trois années de bourses impayées

Plusieurs dizaines d’étudiants originaires du Congo-Brazzaville campent devant l’ambassade de leur pays à Rabat, au Maroc, depuis le lundi 22 juillet. Étudiants à Marrakech, ils réclament notamment le versement de leurs bourses par l’État congolais, qu’ils attendent… depuis 2016. Une situation que connaissent également leurs compatriotes étudiants dans d’autres pays.

Ces jeunes Congolais étudient tous à l’Université privée de Marrakech, dans les filières techniques : génie civil, nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), agro-industrie et management. Tous sont arrivés au Maroc entre 2014 et 2017, après avoir été orientés par la Direction de l’orientation, des bourses et aides scolaires (DOBAS), de l’État congolais (plus d’informations sur la DOBAS dans cet article).

« Il nous manque 32 mois de bourse »

Originaire de Brazzaville, Roland (pseudonyme) étudie les NTIC à l’Université privée de Marrakech depuis 2016. Il explique pourquoi il s’est rendu à l’ambassade de son pays à Rabat, lundi 22 juillet, avec ses camarades.

L’État congolais n’a jamais payé nos frais de scolarité à l’université, comme c’est pourtant prévu [pour les étudiants dépendant de la DOBAS, NDLR]. Du coup, l’université ne nous délivre plus d’attestations de scolarité depuis 2016, ce qui complique l’obtention de la carte de séjour : certains étudiants sont restés sans papiers durant plus d’un an. En mai, nous avons donc fait grève à l’université : heureusement, elle a fini par s’occuper de nos papiers.

Cela dit, comme nos frais de scolarité n’ont toujours pas été payés, l’université refuse actuellement de nous délivrer des conventions de stage, alors que nous devrions tous faire un stage en ce moment. Et sans stage, nous ne pourrons pas valider notre année, donc nous risquons de redoubler.

Autre problème : l’État congolais n’a pas versé nos bourses depuis 2016, alors que nous sommes censés recevoir l’équivalent de 730 euros par semestre. En tout, il nous manque 32 mois de bourse.

Les étudiants réclament 32 mois de bourses non payées. Photo transmise à notre rédaction par « Congo Morning ».

Sans bourse, il est difficile de vivre. Heureusement, durant l’année, nous sommes logés dans une cité universitaire et nous pouvons manger au restaurant universitaire. Mais en ce moment, pendant les vacances, le restaurant est fermé, donc c’est encore plus difficile. Certains sont aidés par leurs parents, comme moi, mais tout le monde n’a pas cette possibilité. D’autres ont des petits boulots, dans les centres d’appels par exemple, mais c’est difficile à concilier avec les études…

Au cours des derniers mois, nous avons envoyé des lettres au gouvernement congolais et à l’ambassade. Quelques représentants étudiants se sont même déplacés à l’ambassade, mais cela n’a rien donné.

« Nous nous sommes déplacés pour réclamer ce qui nous était dû »

Nous avons donc décidé de nous rendre nous-mêmes à Rabat, à l’ambassade, où nous sommes arrivés lundi matin. Mais nous n’étions qu’une trentaine ce jour-là, alors que nous sommes plus de 200 à l’Université privée de Marrakech, car tout le monde n’avait pas les moyens de venir. Nous nous sommes déplacés pour réclamer ce qui nous était dû, mais également car nous savons que c’est l’endroit où il faut aller en cas de problème : c’est le cas actuellement, car nous ne pouvons plus manger, puisque le restaurant universitaire est fermé.

Quand nous sommes arrivés, nous avons pu entrer à l’intérieur de l’ambassade. L’ambassadeur était là, il nous regardait… Puis quelqu’un nous a dit qu’il était d’accord pour recevoir quelques-uns d’entre nous : nous avons alors répondu que nous étions d’accord s’il parlait avec tout le monde. Mais nous n’avons plus eu de nouvelles par la suite.

« Des agents des forces de l’ordre marocaines nous ont mis dehors »

Vers 21 h, deux agents des forces de l’ordre marocaines sont entrés dans l’ambassade et nous ont dit de sortir. Nous avons protesté, mais ils ont menacé d’appliquer la force. Ensuite, ils sont revenus avec d’autres agents, qui nous ont poussés dehors. Puis l’ambassadeur est sorti du bâtiment, sous escorte, sans rien dire.

francce24.com

Written by Arame

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