Appartements insalubres et surpeuplés, loyers prohibitifs, expulsions soudaines… À Sydney, les étudiants internationaux font souvent les frais de propriétaires et d’agents immobiliers malhonnêtes, selon un récent rapport de l’université de Nouvelle-Galles du Sud repris par le Sydney Morning Herald.

“Beaucoup d’étudiants étrangers sont seuls et ne connaissent pas leurs droits, explique le quotidien australien. Ils se retrouvent confrontés à des augmentations de loyers brutales et illégales, tandis que d’autres ne récupèrent jamais leur caution.”

Entre autre escroquerie, certains ont dû payer plusieurs milliers de dollars australiens à l’avance, pour découvrir une fois sur place que le logement qu’on leur avait promis n’avait jamais existé. Plus grave encore : des cas de “racisme flagrant” ont été relevés, les propriétaires refusant tout simplement de louer aux étudiants de certains pays.

Se défendre quand on est étranger

Les prix élevés des loyers de Sydney et le nombre réduit de places en résidences universitaires compliquent aujourd’hui la recherche de logement des étudiants internationaux. Pressés par le temps et par la nécessité de trouver un hébergement, beaucoup sont obligés de se tourner vers “le côté obscur” du marché immobilier, pour reprendre les mots de Bassina Farbenblum, l’une des auteurs de l’étude.

Une aubaine pour les propriétaires qui souhaitent s’enrichir à leurs dépens. Les étudiants étrangers sont en effet des proies faciles, qui connaissent rarement le marché immobilier et la législation australienne. Ils ont également tendance à ne pas porter plainte. Interrogé par le Sydney Morning Herald, un étudiant indien arnaqué commente :

[Ils] en profitent parce qu’ils savent que nous ne ferons rien […]. Nous venons de pays différents et nous ne voulons pas nous attirer d’ennuis. C’est pour ça que nous ne réagissons pas.”

Les universités australiennes peuvent pourtant aider les étrangers qu’elles accueillent, affirme le quotidien. Dans la plupart des facs, il existe des services juridiques spécifiques chargés d’aider à l’intégration des nouveaux venus. Près de 40 % des demandes d’aides auprès de la fac de Nouvelle-Galles du Sud font suite à des problèmes de logements.