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Art africain : La Côte d’Ivoire demande à Paris la restitution de 148 œuvres

biens culturels à l’Afrique/Art africain/musee

The Ato ceremony of the Kingdom of Dahomey, circa 1934, is pictured, on June 18, 2018 at the Quai Branly Museum-Jacques Chirac in Paris. - Benin is demanding restitution of its national treasures that had been taken from the former French colony Dahomey (current Benin) to France and currently are on display at Quai Branly, a museum featuring the indigenous art and cultures of Africa. (Photo by GERARD JULIEN / AFP)

La Côte d’Ivoire a demandé à la France la restitution de 148 œuvres d’art africain, a annoncé mercredi le ministre de la Culture ivoirien Maurice Bandaman lors d’une conférence de presse. 

« Nous avons adressé une liste de 148 objets. En 2019, tout ou une partie sera restitué », a affirmé le ministre, brandissant une liste mais sans vouloir en donner le contenu exact. Il a précisé par la suite à l’AFP que celle-ci était « confidentielle ».

Seule révélation, Maurice Bandaman a confié que le Djidji Ayokwe, le célèbre tambour parleur Ebrié actuellement au musée du Quai Branly à Paris faisait partie des objets demandés. Celui-ci avait été « arraché, confisqué, capturé » par les Français car sa « voix » permettait « la mobilisation du peuple Akan » contre les troupes coloniales, a rappelé le ministre.

Le ministre ivoirien évoque des « relations non-conflictuelles » avec Paris

Maurice Bandaman, qui était accompagné notamment d’un représentant du service de l’action culturelle française, a souligné que les réunions avec la partie française avaient donné lieu à des « relations non-conflictuelles ». Le ministre a rappelé que des dizaines de milliers d’œuvres ivoiriennes étaient dans des musées à l’étranger, dont plus de 4.000 au Quai Branly ou au Met à New York, et plus de 3.000 au musée Rietberg (Suisse) ou de Cleveland (USA).

« Au moins 50 musée dans le monde détiennent des œuvres ivoiriennes et cette liste ne comprend pas les collections privées », a-t-il souligné. « Si on avait 1.000 ou 2.000 pièces, on ne saurait où les mettre. Il faut être réaliste », a dit le ministre, écartant un retour massif des œuvres dans un avenir proche.

« Créer un écosystème pour accueillir ces œuvres »

« Il faut créer un écosystème pour accueillir ces œuvres », a-t-il précisé, indiquant que la Côte d’Ivoire construisait un « musée d’envergure internationale » qui verra le jour en 2022-2023 à Treichville (commune d’Abidjan) alors que 12 centres culturels comprenant des musées seront édifiés à travers le pays. En outre, un musée privé africain est en construction à Abobo (quartier d’Abidjan).

Le ministre souhaite toutefois que les pièces qui restent pour le moment en dehors du pays soient « valorisées », produisent des droits et « circulent ».

Lors d’un discours à l’Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, le président français Emmanuel Macron avait souhaité que « d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». En novembre 2018, il a annoncé le retour au Bénin de 26 chefs-d’œuvre pillés pendant la période coloniale, dont les statues royales d’Abomey, actuellement propriété du musée du Quai Branly à Paris.

Après la remise d’un rapport sur la restitution par la France d’œuvres d’art africain, Paris souhaite engager une réflexion avec les autres pays européens concernés(Royaume-Uni, Allemagne, Belgique principalement).

Francetvinfo.fr

Written by Fama

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