Originaire du Tchad, Jacob MBAIHONDOUM est doctorant en sociologie à l’Université de Yaoundé 1 (Cameroun). Après avoir été l’un des 35 lauréats du collège doctoral régional « humanités et sociétés » édition 2021 – 2022, il a bénéficié d’une bourse de mobilité qui lui a permis d’effectuer un stage de trois (03) mois au Programme National d’Eradication de Ver de Guinée [Dracunculose] au Mali sur le thème de sa thèse : « Dépistage, contrôle et prise en charge de la dracunculose en milieu rural au Tchad : une analyse croisée entre les dynamiques institutionnelles et les logiques communautaires ». De retour de son stage, nous l’avons rencontré.
Parlez-nous de votre sujet de thèse.
Mon sujet de thèse porte sur la dracunculose, une maladie invalidante qui sévit depuis plusieurs décennies au Tchad en dépit des mobilisations institutionnelles. En 2010, 16 cas humains ont été notifiés et plus de 1000 chiens infectés en 2016. Le nombre d’infections chez le chien n’a cessé d’augmenter, passant de 27 en 2012 à 55 en 2013, 113 en 2014, 503 en 2015, 1011 en 2016, 1040 en 2018. En 2019, 47 cas humains. 1508 infestations en 2020 et 767 en 2021. Dans ce travail, il est question de comprendre et d’expliquer le paradoxe observé autour de la lutte contre la maladie du ver de Guinée au Tchad. Mieux encore, l’analyse interroge les différents dysfonctionnements liés à l’éradication de la dracunculose en milieu rural au Tchad.
En quoi a consisté le soutien de l’AUF et de ses partenaires (l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Ambassade de France au Cameroun à travers son Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) dans votre travail de recherche ?
J’ai bénéficié de la bourse de mobilité pour un stage de trois mois (septembre – novembre 2022) au Programme National d’Eradication de Ver de Guinée au Mali. Le soutien de l’AUF et de ses partenaires dans ce travail de recherche présente un double intérêt : sur le plan scientifique, les données collectées durant la période de mobilité au Mali serviront à publier des articles en mettant en exergue l’expérience des deux pays (Tchad & Mali) dans la lutte contre le ver de Guinée ; sur le plan pratique, les expériences acquises durant ce stage permettront de corriger les insuffisances observées dans la lutte contre la dracunculose.
Décrivez-nous le déroulement de votre mobilité ? Quelle a été la plus-value de cette mobilité dans le cadre de votre recherche ?
Pendant le déroulement de ce stage, nous avons eu l’opportunité d’échanger sur divers aspects avec plusieurs acteurs impliqués dans la lutte contre le ver de Guinée au Mali. En vérité, le travail réalisé durant toute cette période a été très enrichissant pour notre expérience en tant que sociologue qui s’intéresse aux maladies tropicales négligées. Le fait de travailler en équipe a permis de côtoyer les acteurs du milieu rural, connaitre les différentes approches mobilisées face à la maladie du ver de Guinée. Dans les travaux réalisés, nous avons pu apporter notre contribution sur les aspects liés aux changements de comportements mais également partager les expériences apprises en contexte tchadien face à la dracunculose. Nous avons pu grâce à ce stage, capitaliser des expériences dans l’approche multisectorielle, meilleure stratégie de lutte contre les zoonoses.
En tant que bénéficiaire de du collège doctoral « Humanités et sociétés », quelle appréciation faites-vous de son fonctionnement notamment de l’encadrement et du soutien qui vous sont apportés ?
J’apprécie la mise en œuvre du collège doctoral par l’AUF et ses partenaires : l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Ambassade de France au Cameroun à travers son Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) et l’Université Catholique d’Afrique centrale (UCAC). En vérité, ce collège doctoral a permis de faire la connaissance d’autres chercheurs issus des diverses disciplines. Le soutien apporté m’a aidé à collecter des données supplémentaires pour la publication d’articles.
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