La dynamique de numérisation du système sanitaire sera renforcée avec un programme en cours de finalisation, dans le cadre de la réforme relative à la transition numérique de ce secteur, a annoncé, jeudi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dénommé « DigiSanté », ce programme a déjà fait l’objet d’une évaluation socio-économique concluante par les services du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC), a-t-il indiqué.
« Nous sommes à l’ère du digital. L’utilisation des technologies du numérique s’impose de plus en plus dans le cadre de la modernisation du système de santé », a souligné Abdoulaye Diouf Sarr.
Il intervenait à l’ouverture d’une rencontre pour la promotion de la carte sanitaire et la digitalisation dans les territoires avec les élus locaux.
Selon le ministre, ce programme vise à « digitaliser les pratiques et processus de soins, les circuits et parcours du malade, les supports de collecte et les rapports du système d’information jugé rentable après cette maturation ».
Il note que la volonté d’arriver à « zéro papier » dans la gestion des soins de santé par les TIC, ne saurait se concrétiser sans un écosystème numérique actif.
Dans cette optique, il dit compter sur l’appui du ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications, lequel dispose de « réelles capacités d’hébergement des données dont les Data Center de l’ADIE et des opérateurs de télécommunications, mais également des Start-up locales dynamiques ».
Il a rappelé que depuis 2017, le ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la Santé digitale et de l’Observatoire de la Santé (CSSDOS), exploite ce « potentiel au profit des patients et du système de santé ».
« La riposte à la pandémie de la Covid-19 a été une opportunité pour démontrer l’importance et les capacités de la Cellule dans le traitement et la diffusion des informations aux populations et autres utilisateurs », a-t-il souligné, devant des élus locaux.
Ces derniers, membres de l’Union des associations des élus locaux (UAEL) et de l’AMS, l’Association des maires du Sénégal, étaient venus de toutes les régions du Sénégal.
Pour Abdoulaye Diouf Sarr, « les promesses et potentiels du numérique sont réels mais il y a des défis à relever », dont le « renforcement des capacités du personnel de santé, des décideurs et chercheurs ».
Il a aussi cité « la coordination » et « l’alignement des donateurs sur les priorités nationales », le « renforcement des moyens d’action de la Cellule chargée de la santé digitale » et le « pilotage centralisé pour lutter contre la fragmentation des initiatives et assurer l’interopérabilité des systèmes ».
Le numérique, a-t-il relevé, « exige de travailler ensemble dans un cadre coordonné que nous avons déjà mis en place », représenté notamment par le comité de pilotage et le comité technique du programme mis en place par le ministre de la Santé et de l’Action sociale en octobre 2020.
Il y a aussi que les besoins de digitalisation et les plateformes numériques des directions et services du ministère sont identifiés dans le Système intégré de gestion de la Santé (SIGES), qui sera la déclinaison technologique du programme DigiSanté.
Pour la modernisation de la gouvernance du système sanitaire, Abdoulaye Diouf Sarr compte sur « le leadership local, surtout pour la sensibilisation et la mobilisation des populations en vue de l’adoption des web services de santé, de la mobilisation de plus de ressources destinées à l’informatique des structures de santé (…)’’.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a également évoqué le « développement de l’intercommunalité afin de renforcer la carte sanitaire départementale et communale ».
En 2019, le ministère de la Santé avait signé une convention avec l’Union des associations des élus locaux pour établir des espaces de dialogue régulier afin de chercher les moyens d’une bonne territorialisation de la politique de santé et d’action sociale.
La rencontre a été mise à profit pour lancer le portail esanté.sn, « concentré d’informations utiles pour la planification, le suivi-évaluation, la recherche et la budgétisation ».
aps.sn