Les cas de Covid-19 ont été multipliés par neuf au Sénégal entre les mois de juin et juillet. Une troisième vague qui a pris beaucoup d’ampleur depuis le 17 mai, avec une forte hausse des cas graves et des décès. Alioune Badara Ly est le nouveau directeur du centre d’opération d’urgence sanitaire du ministère de la Santé. Il explique pourquoi le Sénégal fait face à une nouvelle vague sans précédent.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
« Le premier facteur est lié au variant Delta qui circule, dit Alioune Badara Ly. Cette augmentation du nombre de cas a coïncidé avec le moment où l’Institut Pasteur a montré que sur les échantillons qui étaient séquencés, environ 60% étaient du Delta, donc extrêmement transmissible. La deuxième raison, c’est que cela a correspondu à un moment où il y a eu un relâchement au niveau de la population générale ; le respect des mesures barrières n’était pas observée. »
Des « mouvements de population »
« La troisième chose, poursuit Alioune Badara Ly, c’est qu’on notait aussi beaucoup de rassemblements dans la semaine qui a suivi la Tabaski, au niveau de toutes les régions, le nombre de cas cumulés étaient effectivement en hausse parce que cela correspondait à un moment où il y avait beaucoup de mouvements de population, de Dakar vers l’intérieur des régions. Dakar, qui est l’épicentre de la maladie, avait plus de 65% des cas. »
Continuer à « travailler »
« Il faut continuer à travailler et faire en sorte d’interdire les rassemblements. Certains sont interdits par les gouverneurs, d’autres sont une source de préoccupations. Il y a encore des mesures à prendre, des efforts à faire. Cette augmentation extrêmement importante du nombre de cas justifie la pression sur le système santé en termes de demandes d’offres de soins », conclut le nouveau directeur du centre d’opération d’urgence sanitaire du ministère de la Santé.
rfi.fr