C’est aussi la rentrée pour le secteur bancaire. Tous ces élèves et étudiants qui retournent en cours représentent un marché capital pour les banques. La bataille du prêt étudiant a commencé il y a quelques temps, et elle est en train de s’intensifier. Aujourd’hui, ces emprunts destinés à financer les logements ou les formations des étudiants est aux banques ce que Noël est à la grande distribution, à savoir la guerre commerciale de l’année, qu’il ne faut surtout pas perdre.
Le prêt étudiant, à l’instar du crédit immobilier, est le seul moyen qu’ont les banques pour conquérir de nouveaux clients. Tout l’enjeu est ainsi de renouveler leur fonds de commerce. L’étudiant d’aujourd’hui va devenir le client bancaire de demain. Il est ainsi la cible la plus convoitée des établissements financiers.
Ils se livrent ainsi un combat sans merci. Les conseillers bancaires vont jusqu’à se rendre en personne dans les établissements scolaires. Chaque année, puisqu’il y a tous les ans de nouvelles élections et donc de nouveaux interlocuteurs, ils vont négocier avec les bureaux des élèves des partenariats pour imposer leur offre en tête de gondole.
Des taux à moins de 1%
On ne parle pas ici que des grandes écoles type HEC et Polytechnique, mais également des universités. Quant aux offres, elles sont plus agressives d’années en années. La banque la plus offensive en cette rentrée 2015 est la Caisse d’épargne. L’an dernier, elle prêtait à un taux d’1,90%. Aujourd’hui, elle descend à 0,90%. Un étudiant peut donc emprunter jusqu’à 45.000 euros sur 10 ans à un taux inférieur à 1%. Imbattable.
La Bred a riposté. Elle tente de se différencier en offrant des crédits sans réclamer de garantie parentale. En somme, des propositions extrêmement alléchantes et ultra-innovantes, à taux fixe, hors assurance. Un marché à prix cassé.
Il n’y a toutefois nul lieu de croire que ces banques sont en train de construire une bombe à retardement du surendettement des étudiants, qui pourrait exploser dans quelques années comme celle des crédits immobiliers douteux aux Etats-Unis en 2007. Les banques font très attention à ce qu’elles proposent et à qui, et les étudiants n’ont absolument pas la culture du surendettement comme peuvent l’avoir les Américains.
D’autant que ce marché, aussi stratégique soit-il, est minuscule: on dénombre 60.000 prêts étudiants par an environ, pour un montant moyen de 15.000 euros. Des crédits sur lesquels, en France, on déplore très peu d’impayés et de créances douteuses.
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